POP FOLK
Sub Pop Records
Celle que certains considèrent comme une apôtre de la « church pop », que l’on pourra aussi définir comme un soft-rock moderne tout en nuances, n’a pas fini de vous envoûter avec ses mélodies comme elle le prouve sur ce cinquième album.
Après Titanic Rising paru en 2019, toujours aussi mystique (et pas qu’au sens chrétien du terme) et désabusé, Weyes Blood, Natalie Laura Mering de son vrai nom, dégaine des titres teintés d’une mélancolie certaine. Une autre constante chez la Californienne : sa voix susurrante, posée sur des musiques éthérées. Seules quelques morceaux ont recours à des arrangements plus fournis (It’s Not Just Me, It’s Everybody, Hearts Aglow, Grapevine, Children Of The Empire) qui rappellent la pop ouvragée d’un Rufus Wainwright avec cordes et chœurs comme tombés du ciel. Mais Weyes Blood est surtout la digne héritière de formations folk(rock) à l’image de Crosby, Stills, Nash and Young, auxquels le dernier titre sur l’album, A Given Thing, est un bel hommage en matière d’harmonies. Ailleurs l’artiste joue la sobriété comme sur God Turn Me Into a Flower, un orgue cristallin et quelques progs pour nous faire visiter le paradis blanc. Si elle joue de la guitare, du piano et de la basse, Weyes Blood officie également au cor. L’artiste, qui a débuté sa carrière il y a un peu plus de dix ans dans des couleurs expérimentales et noise, revient aux fondamentaux comme avec la délicieuse The Worst Is Done. Signalons tout de même Twin Flame avec son tempo électronique et ses nappes de synthétiseur. Pour ce cinquième album, Weyes Blood retrouve Jonathan Rado (Foxygen) avec lequel elle avait déjà forgé le précédent Titanic Rising.
– Manu Gilles –