Hier lundi 18 janvier, les trois chambres consulaires de Franche-Comté faisaient vœux communs à la Chambre de métiers de Belfort, à l’aube de la grande région Bourgogne-Franche-Comté. Les chambres consulaires sont en effet appelées elles aussi à fusionner cette année.
Chambre de Métiers et de l’Artisanat Région Franche-Comté
Les deux Chambres de métiers de Bourgogne et de Franche-Comté ont donc fusionné au 1er janvier 2016. Le président Paul Grosjean a déclaré espérer « que cette fusion soit synonyme d’une plus grande efficacité des institutions régionales », et que la diversité des territoires soit prise en compte. Le président annonce une 2016 « encore plus difficile pour les artisans et le commerce de proximité sur le plan économique », avec un chiffre d’affaire des entreprises artisanales qui a connu un recul de 2,5% en 2015. Pour faire face à des problèmes persistants de trésorerie, le président appelle de ses vœux une baisse des charges qui doit être prolongée, le CICE – crédit d’impôt – n’ayant pas profité à toutes les entreprises. L’ubérisation de l’économie – terme en vogue dans les médias ces derniers mois – représente aussi un danger. L’absence de taxation pour les entreprises ne réalisant pas de chiffre d’affaire doit être étendue à l’ensemble des entreprises. Rappelons que 70% des créateurs d’entreprise sont aujourd’hui des auto-entrepreneurs. La CMA prône également l’apprentissage, qui connaît actuellement une faible progression, pour favoriser la formation et l’emploi qui en découle. 73% de commerçants et artisans interrogés souhaitent une baisse des charges sociales, 11% assouplir les règles d’embauche, de licenciement et de temps de travail, 11% veulent investir dans la formation des jeunes.
Au niveau de la fusion interrégionale des chambres de métiers, 25% des salariés de la CMA ont changé de métier, les chambres n’étant pas parvenues à une fusion complète. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat Bourgogne Franche-Comté possède un bureau, tandis qu’un budget de fonctionnement permet de gérer et répartir la taxe pour les frais de la chambre des métiers. Les CMA interdépartementales gèrent le budget de fonctionnement pour les projets, actions et services proposés sur leurs territoires respectifs.
En 2016, les grands objectifs sont le développement des mises en réseau et des coopératives, de la compétitivité des entreprises sans oublier l’accès des entreprises artisanales au numérique.
Chambre de Commerce et d’Industrie du Territoire de Belfort
Le Président de la CCI Territoire de Belfort, Alain Seid, a évoqué la proximité des territoires, et la nécessité de conserver le lien avec toutes les entreprises. En 2015, ce sont 523 porteurs de projet qui ont été accompagnés, tandis que le service Direct CCI a traité 4657 demandes individuelles de chef d’entreprise. La CCI peut s’appuyer sur « un bassin industriel riche » comme l’a rappelé le président de la CCI 90 – « entreprises performantes, innovantes, grands groupes, donneurs d’ordre, sous-traitants ». Pour 2016, il souhaite que la croissance se développe dans le département en termes d’emploi, de production et de développement. Citons encore, au-delà de la Bourgogne Franche-Comté, une collaboration de la CCI 90 avec la CCI Sud Alsace. Le président annonce également une année de changement pour le centre-ville de Belfort en matière de commerce, sans oublier le très attendu transfert de l’hôpital de Belfort sur le site médian.
Chambre interdépartementale d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort
2015 fut une année mitigée comme l’a fait remarquer le vice-président de la Chambre d’agriculture Georges Flotat, représentant la Chambre interdépartementale Doubs et Territoire de Belfort. Météo capricieuse et négociations commerciales « toujours compliquées » ont été le lot des agriculteurs l’an dernier. Les agriculteurs se félicitent cependant d’avoir été « entendus par les pouvoirs publics et les partenaires », comme l’a encore dit Georges Flotat. Le besoin se fait sentir également d’adapter les entreprises aux nouvelles exigences économiques, à la fois pour nourrir la population mais aussi pour préserver l’emploi, voire créer de nouveaux débouchés en matière de métiers. Un objectif d’autant plus nécessaire que l’Aire urbaine représente un bassin conséquent d’emplois et de consommateurs – 300 mille habitants -. Il convient notamment de valoriser la production agricole locale auprès des consommateurs.