La Cité de la Voix accueillera fin avril et début mai le Théâtre en Fusion, qui viendra poursuivre son travail autour de son concert-lecture Colette et la musique. La troupe présentera une sortie de résidence le 3 mai prochain. Le répertoire, datant de l’époque de Colette, et les textes choisis nous entretiendront des rapports qu’a entretenus l’autrice avec la musique de son temps.
Sur une idée originale de la pianiste Virginie Gros, qui partagera le clavier avec Cédric Boyer, Colette et la musique est un montage de textes, en regard d’un répertoire d’œuvres pour piano de l’époque de Colette (Debussy, Ravel, Fauré, Hahn…). Si l’on pourra écouter quelques pièces pour piano solo, ce sont les partitions à quatre mains qui tiendront le haut du pavé. « Il y a beaucoup de quatre mains à cette époque », explique Virginie Gros, « parce que c’est le moyen de faire connaitre la musique symphonique. » Si l’autrice du Blé en herbe ambitionnera de devenir professeure de piano, c’est l’écriture (ainsi que les planches) qui auront finalement sa préférence. Ce qui ne l’a pas empêchée d’écrire de nombreux articles sur la musique, et de compter parmi ses amis Debussy, Fauré, Satie, entre autres compositeurs.
Le concert-lecture à retrouver à la Cité de la Voix évoquera tour à tour portraits de compositeurs, la rencontre de Colette avec Ravel… « Aussi des extraits plus poétiques qui ont rapport avec l’univers musical », ajoute Virginie Gros. Dans le spectacle, on a ainsi droit à une interview de son personnage Toby-chien, issu du recueil Dialogues de bêtes. Cet épisode sera également illustré par un dessin animé projeté sur scène, et la voix de l’animal incarnée par Xavier Béja. L’art lyrique sera par ailleurs abordé avec le texte La Dame qui chante, autour d’une cantatrice (on pourra entendre la voix de la chanteuse Svetlana Lifar enregistrée pour l’occasion). Le dernier texte, Les vrilles de la vigne, illustre en outre l’attachement de Colette à la nature mais aussi à une certaine liberté. « Colette raconte l’histoire du rossignol, qui chantait dans la journée et qui va se retrouver pris la nuit dans les vrilles de la vigne », explique Xavier Béja. « Il se libère à grand peine et décide de chanter pour se tenir éveillé, et surtout ne pas être pris de nouveau dans les vrilles de la vigne ». Une épreuve qui oblige finalement le volatile à développer un chant exquis. Colette va dresser un parallèle avec sa propre vie, son mariage qui l’a gardée en cage d’une certaine manière, dont elle a fini par se libérer par l’écriture pour trouver sa propre « voie/voix », comme le rappelle Xavier Béja.
La résidence à la Cité de la Voix est destinée à faire évoluer le spectacle, retravailler la mise en scène et surtout les lumières et la scénographie. « Cela permet aussi d’affiner le jeu de l’actrice, les interactions entre la musique, le jeu, les portraits projetés de certains compositeurs », ajoute Xavier Béja. « Il s’agit vraiment d’être très raccord avec tout ce qui se passe, de faire quelque chose de très harmonieux. »
Dominique Demangeot
Colette et la musique (sortie de résidence), Vézelay, La Cité de la Voix, 3 mai à 20h
Entrée libre sans réservation, dans la limite des places disponibles
www.lacitedelavoix.net/agenda/colette-et-la-musique