Thurston Moore – By The Fire

C’est à Londres que le nouvel opus de Thurston Moore, By The Fire, a vu le jour. Le Floridien, membre immortel de Sonic Youth, n’a rien perdu de son feu sacré et le prouve une fois encore avec cette nouvelle galette qui mêle expérimentations sonores et formats plus pop.

ROCK

The Daydream Library Series / Differ-Ant

Thurston Moore - By The Fire - Chronique album

Le guitariste à la dégaine d’éternel adolescent (la musique ça conserve) ne s’est pas reposé sur ses lauriers depuis l’arrêt de Sonic Youth il y a bientôt dix ans. On l’a vu et surtout entendu édifier ses cathédrales bruitistes aux côtés d’artistes aussi divers que Brigitte Fontaine… et Yoko Ono, Maureen Tucker (Velvet Underground), John Zorn et bien d’autres. Après six albums solos, l’artiste caméléon bénéficie toujours de l’aura développée au sein de Sonic Youth, aux côtés de l’autre gratteux du groupe, Lee Ranaldo. Ce sorcier de la guitare n’a jamais cessé de partir en explorateur du larsen et de la reverb. Si Moore reste loin des pages people et d’une exposition médiatique trop envahissante, il s’est pourtant offert le concours de Paul Epworth (U2, Adele) pour ce By The Fire qui sonne en effet particulièrement accessible. Accessible comme ces clairs accords sur Hashish qui ouvrent le bal et fleurent bon les roaring nineries, comme Siren, Calligraphy et ce délicat Dreamers Work, guitare-voix dépouillé (même si le chant ne fait son entrée qu’au milieu du morceau !). Accessible, mais qui garde la patte sonique de Thurston Moore lorsque l’on écoute Breath, long morceau de dix minutes qui alterne une pop rock efficace et des moments plus abrasifs.

C’est qu’il est encore capable, le bougre, de petits monuments sonores érigés à la gloire de la six-cordes, comme sur ce Locomotives qui frise les dix-sept minutes et mène un train d’enfer. Pour By The Fire, Thurston Moore s’est bâti un groupe aux petits oignons constitué de Debbie Googe (My Bloody Valentine) à la basse et à la voix, l’ex-compère du Sonic Steve Shelley,  Jon Leidecker aux claviers et à l’électronique (Negativland), James Sedwards à la guitare, et un autre batteur complice (Jem Doulton). En fin d’album, They Believe In Love (When They Look At You) durcit encore davantage le ton, et lorsque Thurston Moore rive le clou sur un dernier assaut de presque un quart d’heure, Venus, on a juste hâte que le bonhomme repose les pieds sur une scène pour se prendre, en direct live et en frontal, ces joyeusetés sonores.

by the fire, chronique album, critique disque, sonic youth, thurston moore

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera