POP FOLK
Atlantic/Nonesuch/Warner Music
Vous vous souvenez de la série animée japonaise des années 80, Cat’s Eyes ? Trois sœurs unies dans le vol d’œuvres d’art pour retrouver leur père. Et bien, Camilla, Jessica et Emily Staveley-Taylor alias The Staves, c’est un peu les Cat’s Eyes du folk. Unies dans les harmonies vocales à la recherche de la chanson folk parfaite.
Ces Anglaises biberonnées à Bob Dylan et autres Crosby, Stills, Nash & Young par des parents mélomanes et musiciens ont fait leurs premières armes dans leur pub local, The Horns, à Waterford, Hertfordshire. Petit coup d’œil sur la discographie de ces jeunes femmes : un premier album en 2012 les fait connaître (Dead & Born & Grown, produit par Glyn et Ethan Johns) puis un an plus tard sa version live (Dead & Born & Grown & Live), une tournée aux États-Unis en compagnie de Nathaniel Rateliff et Ben Howard leur fait aussi rencontrer Justin Vernon (soit Bon Iver) qui produit leur deuxième album studio, If I Was (2015), par ailleurs très réussi. Les titres enregistrés en compagnie de l’ensemble yMusic et parus en 2017 sous le titre The Way Is Read ne sortiront eux qu’en vinyle et digital.
Ce début 2021 voit paraître Good Woman, troisième recueil de chansons pop-folk, baignées d’arpèges, de voix entremêlées et confiées cette fois au producteur John Congleton (St Vincent, Bill Callahan, Sharon Van Etten, Angel Olsen). Depuis ce premier album sobrement interprété à la guitare ou au banjo, les filles Staveley-Taylor ont fait du chemin, apprivoisé la scène, mis un peu plus d’arrangements dans leur musique. Le résultat est un album résolument plus aventureux et ambitieux. Une touche Fleetwood Mac période californienne vient se glisser dès le titre d’ouverture Good Woman. Idem sur le up tempo Best Friend, porté par des chœurs en apesanteur et l’entêtant Failure. À l’écoute de Careful, Kid, on pense également aux sœurs américaines Haim qui, elles aussi, ont étoffé leur répertoire (Women In Music Pt. III paru en 2020). Les arpèges et la sobriété des débuts reviennent le temps d’un très beau Nothing Gonna Happen et d’un Paralysed qui ne laisse pas de marbre, avec ses somptueuses harmonies et ses arrangements feutrés.
Fortes d’une belle expérience de la scène et d’un efficace travail en studio avec d’incontournables pointures, The Staves s’ouvrent avec Good Woman à d’autres sonorités tout en conservant cet intimisme folk qui leur est propre.
Georges