PSYCHE ROCK
Anti-
Avec The Dream Syndicate, on n’est pas vraiment dans le mainstream… Il suffit d’écouter la première piste de leur nouvel album The Universe Inside pour s’en convaincre. Vingt minutes et vingt-sept secondes, c’est la durée du titre The Regulator, qui nous ramène à un temps où l’on prenait son temps, disons la fin des années 60 et le début des années 70, où la musique progressive se forgeait ses lettres de noblesse.
Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, The Dream Syndicate ne sont pas tombés hier du nid, ni même avant-hier. Le groupe a été en effet fondé au début des années 80, en Californie, avant de se séparer en 1988, revenant ensuite en 2012. Il faudra cependant attendre 2017 pour voir la sortie d’un nouvel album (How Do I Find Myself Here ?). Sur The Universe Inside, le titre le plus court dure tout de même plus de 7 minutes. Le groupe prend son temps pour développer ses idées musicales, et l’auditeur devra aussi apprendre à aimer cet album, se plonger dans son écoute pour en apprécier toutes les saveurs, en explorer tous les recoins. Il faut dire que The Dream Syndicate navigue loin des formats habituels et on peut affirmer qu’en 2020, le psychédélisme n’est pas mort ! Les Californiens maîtrisent l’art du collage, mêlant le rock dans plusieurs de ses déclinaisons, pop tendance Velvet Undergroung, jazz, krautrock, entre la lente mélopée d’un sitar électrifié et le saxophone de Marcus Tenney… Le fameux style baptisé «Paisley Underground» au milieu des années 80, renaît de ses cendres, revival d’une certaine pop psychédélique qui avait fait tripper la fin des années 60. Steve Wynn laisse vagabonder sa voix parmi ces paysages à tiroirs, sans cesse changeants et terriblement addictifs.