L’Office national des forêts travaille en partenariat avec Optymo, Syndicat mixte des transports en commun du Territoire de Belfort, dans le cadre d’un projet de reboisement de forêts sinistrées. Pour toute création d’un Pass Optymo, un arbre est planté sur le département. L’objectif est de planter mille arbres par an sur le Territoire de Belfort, pendant trois ans. La première phase a été effectuée cette année en forêt domaniale à Bessoncourt, forêt qui relève du domaine de l’État, gérée par l’ONF.
Pour chaque reboisement, un diagnostic est réalisé sur les parcelles sinistrées. « Ce diagnostic nous permet de définir quelles essences sont les plus adaptées, et surtout celles qui seront le plus adaptées au vu des projections du GIEC », explique Dimitri Tonnin, responsable commercial Services, au sein de la Direction Territoriale Bourgogne Franche-Comté de l’ONF. Des chênes sessiles (essence endémique, qui s’est toujours développée de manière naturelle) ont donc été plantés cette année sur une première parcelle. Une essence résistante aux périodes de sècheresse estivale, contrairement aux chênes pédonculés qui seront mal adaptés aux climats futurs. Pour cette première année de partenariat, 1600 plants ont été mis en terre, issus de la pépinière Duchesne en Franche-Comté. Les graines proviennent généralement de la sècherie de la Joux. Pour éviter que les petits animaux de la forêt ne se nourrissent des jeunes plants, ceux-ci sont traités avec un répulsif biologique à base de laine de mouton.
Avant de planter, tout un travail de préparation est effectué à la mini-pelle pour décompacter la terre afin que les arbres s’installent mieux, ce qui évite par ailleurs d’abîmer le sol. « Pour la petite végétation (inférieure à 3 cm), une préparation manuelle a permis de préserver la litière, très importante pour la croissance des plants et leur alimentation », explique Dimitri Tonnin. Un peu plus d’1 hectare de surface a été broyée jusqu’à présent. Quant au coût de la plantation d’un arbre, il est de 9 à 10 €, comprenant préparation du sol, de la végétation, mise en place, fourniture du plant et protection de l’arbre contre les potentielles attaques d’animaux. Une telle plantation va nécessiter ensuite un entretien régulier pendant au moins cinq ans. Optymo finance 5 € par arbre. Avec 15 à 20% de pertes, selon l’arbre, le type de sol ou encore la météo, il faut aussi compter les coûts de regarni. « On attend au bout de la première année un minimum de 80% de reprise, pour que la sylviculture puisse être opérée de manière optimale.»
Optymo a financé 1000 plants sur les 1600 mis en place, pour un budget de 5000€ par an pendant trois ans. « L’idée est d’être sur une parcelle située dans le Territoire de Belfort, pour que le projet ait plus d’impact et que les gens se sentent concernés, c’est plus concret », explique Morgane Hantz, chargée de communication au SMTC. « C’est un projet qu’on voulait mettre en place depuis quelques années car on est sur des logiques de mobilité durable. » Et pour la suite, laissons faire la nature! Les arbres autour vont apporter de l’ombrage en période estivale. « Là on est sur une petite trouée et l’ombrage va pouvoir retenir un peu l’humidité en période de sècheresse estivale », souligne Dimitri Tonnin. Cela permet aussi d’économiser l’eau, les nouveaux plants se développant sans arrosage. Un suivi des arbres est assuré par les équipes de l’ONF ou des prestataires extérieurs pour vérifier que le plant se développe dans des conditions optimales. L’an prochain, d’autres essences seront plantées, vers le Piémont Vosgien probablement, où les sols sont composés de grès, très filtrants.
« On va plutôt s’articuler sur des cèdres ou des chênes pubescents », conclut Dimitri Tonnin.
– Dominique Demangeot –