Le 25 septembre prochain, les huit musiciens du Sirba Octet seront à Talant pour présenter Tantz !, un grand moment autour des musiques klezmer et tzigane. En janvier dernier, Diversions rencontrait Richard Schmoucler à Besançon, directeur artistique du Sirba, qui évoquait pour nous le répertoire de la formation fondée en 2003.
Tantz !, qui signifie « danse ! » en yiddish, est un titre qui va comme un gant à la musique servie par le Sirba Octet, son répertoire empruntant beaucoup aux musiques de danse d’Europe de l’Est, au sein des traditions klezmer et tziganes. Assister à un concert du Sirba Octet, c’est partir pour un voyage entre Roumanie, Moldavie, Russie et Hongrie.
Diversions : La musique jouée pendant vos concerts est particulièrement festive et enjouée. Où est-elle née ?
Richard Schmoucler : C’est ce qu’on appelle la musique tzigane de cabaret, musique de cabaret russe avec des morceaux comme Les deux guitares. Il y a deux formes de tzigane, le tzigane de campagne qui est assez guttural, où les gens se réunissent autour du feu, jouent entre eux. Il n’y a pas de volonté de séduction. Là au contraire, on imagine très bien les Tziganes dans les restaurants en Hongrie ou en Russie passer de table en table pour charmer les convives et avoir un petit billet sous la touche de l’instrument !
La musique que vous jouez opère un métissage entre deux cultures, classique et folklore.
Nous sommes des musiciens classiques, tous musiciens des orchestres parisiens. On a fait le choix de prendre la musique populaire traditionnelle d’Europe de l’Est et de trouver un juste milieu entre notre culture classique et la musique de tradition orale. Et finalement c’est ce qu’ont fait bien avant Bartok, Dvorak, Mozart, Haydn… Utiliser la musique populaire et la classiciser. Donc ce que nous faisons avec le Sirba pourrait s’appeler du classique world !
Vos grands-parents sont arrivés d’Europe de l’Est il y a près d’un siècle. La musique, elle aussi, voyage. Les airs, les mélodies se retrouvent d’une pièce de musique à une autre.
Dans la Rhapsodie d’Enesco, on retrouve un air russe qui est très connu, L’alouette. Quand on écoute cette pièce, on entend complètement la musique traditionnelle de Roumanie. C’est toujours la même idée de mélanger, on se rend compte qu’il n’y a pas de frontières entre les musiques. Il n’y a que de la bonne et belle musique qui existe !
Lors de vos concerts, le public découvrira peut-être le cymbalum…
C’est un instrument typique du tzigane hongrois. Au départ c’est un instrument qui vient d’Inde, une table avec des cordes tendues, sur lesquelles on tape avec des bâtons enrobés de coton. Notre cymbaliste est Moldave, donc c’est vraiment dans sa culture traditionnelle populaire, et on a la chance qu’il soit en France et qu’il fasse partie du Sirba. C’est un son très particulier qui a énormément de charme, qui est extrêmement percussif, et a en même temps une grande capacité d’expression.
Propos recueillis par Dominique Demangeot
Sirba Octet, Talant, L’Ecrin, 25 septembre à 20h
Réservation : https://euromuses.trium.fr/index.php/22/manifestation/18373