Strasbourg – Les Micro Giboulées au TJP

Les Micro Giboulées s’apprêtent à pleuvoir sur le TJP, temps fort traitant notamment de thématiques en lien avec la transformation et l’animisme. « Donner de l’importance et de l’existence aux objets autour de nous transforme notre regard sur le monde », souligne d’ailleurs Kaori Ito, directrice du TJP et chorégraphe. « Accepter l’autre nous transforme. » Il sera ainsi question d’identité (qu’elle soit sociale ou artistique) et de famille.

Moé Moé Boum Boum – Photo : Anaïs Baseilhac

L’un des temps forts du festival sera Moé moé boum boum, collaboration entre Kaori Ito et Juliette Steiner, de la compagnie Quai n°7, à voir dès 18 mois. Les enfants iront à la rencontre de deux étranges créatures, mi-humaines mi-Yokais, êtres surnaturels dans la tradition japonaise. Moé moé boum boum fait se rencontrer un danseur contemporain et une chanteuse comédienne, afin de confronter leurs univers. « Pour leur première création pour les tout·e-petit·es, les metteuses en scène Juliette Steiner et Kaori Ito utilisent le plaisir de la transformation magique pour donner vie à un rite carnavalesque », explique le TJP. « La joie de devenir un monstre, un animal, un objet, une plante ou un être hybride, repose sur la liberté de bouger, chanter et danser. S’élabore ainsi collectivement la possibilité de renverser les perspectives, de réinventer un monde de tous les possibles où le changement est source de joie, de rire et d’espoir. »

Olivier de Sagazan viendra rejouer à Strasbourg sa performance Transfiguration, donnée plus de 350 fois depuis 1998. Artiste à la croisée des arts, il incarne ici un peintre-sculpteur à la peine, incapable de faire surgir son œuvre. Il décide alors de faire de son propre corps le support de sa création, le couvrant d’argile et de peinture en couches successives, jusqu’à devenir quelqu’un d’autre. Une performance plastique autour de l’identité sociale et d’une autre, plus sauvage, peut-être plus vraie, dissimulée sous les conventions. Nöxïmä Marley, avec Drag’liseuse, évoquera aussi le thème de l’identité tout en déconstruisant quelques clichés véhiculés par les contes. Les arts de la marionnette s’inviteront également avec Tamanegi, d’Ikue Nakagawa, pour parler de la famille en tant que cocon protecteur. « Ce projet commence par un dessin que j’ai réalisé en pensant à mon père qui luttait contre sa maladie et les membres de ma famille restés autour de lui pour l’entourer et lui donner ce qu’ils avaient de meilleur », explique l’artiste.

Tamanegi – Photo : Nine Louvel

On pourra aussi découvrir trois étapes de travail de Coraline Charnet, Louis Gillard et Yu Okamoto, formes diverses là encore (marionnette, déambulation participative, danse). Notons que La parade des cent démons de Louis Gillard se tiendra le dimanche 9 mars, au départ de la Petite Scène à 15h, emmenée par un musicien strasbourgeois. Une grande parade à vivre ensemble, qui pourra d’ailleurs être préparée lors d’ateliers durant les vacances scolaires du 17 au 21 février (entre 13 et 16 ans), pour s’initier à des « danses exutoires » et concevoir masques et costumes au son des percussions.

Quant à l’édition 2025 de Temps passé, elle a été confiée cette année à Delphine Lanson, du service artiste du TJP, « rituel de passage de l’hiver au printemps » tissé des mots du public déposés dans une boîte aux lettres ou enregistrés dans une cabane téléphonique. « Nous partirons de vos paroles récoltées pour créer une cérémonie de libération de la parole et de transformation de soi », explique le TJP.

– Marc Vincent –

Micro Giboulées, Strasbourg, TJP, du 4 au 9 mars
tjp-strasbourg.com

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