Strasbourg – Le Passé au TNS

Julien Gosselin est de retour au TNS cet automne avec un texte de Léonid Andréïev (1871-1919), peu joué sur les scènes de théâtre. Après Roberto Bolaño, Aurélien Bellanger et Don DeLillo, le metteur en scène se penche cette fois, avec Le Passé, sur un auteur classique russe oublié de nos jours, dont l’écriture participe à la fois d’une tradition représentée par Tchekhov, mais traversée également par une radicalité inédite chez ses contemporains.

Le Passé au TNS
Le Passé – Photo : Julien Gosselin

Comme son titre l’indique, la pièce évoque la fin d’un monde, « faire un spectacle qui mette sur le même plan la disparition à venir de l’humanité et la disparition d’un certain théâtre », explique Julien Gosselin à propos de ce nouveau projet. Et ce dernier de poser notamment la question de la disparition d’une représentation classique au théâtre, celle qui pouvait avoir cours aux XIXe et XXe siècles. À ce théâtre classique (certains diront académique), avec ses costumes d’époque, sa langue d’un autre temps et ses effets traditionnels comme les bougies et les toiles peintes, Julien Gosselin adjoint de la musique jouée sur scène, et la vidéo live, entre autres dispositifs contemporains. « Andréïev est un auteur impossible à comparer aux auteurs de son temps », souligne encore Julien Gosselin, « tant il va chercher dans tous les registres, pièces de théâtre, nouvelles, œuvres symbolistes, tant il est radical aussi ». C’est cette radicalité qui a notamment séduit Julien Gosselin, « quelque chose de beaucoup plus direct, de beaucoup plus violent », notait encore le metteur en scène lors de la présentation de saison du TNS.

Sur la suggestion du traducteur de textes russes André Markowicz, Julien Gosselin a donc découvert Léonid Andréïev, dont il a adapté pour Le Passé des extraits de plusieurs œuvres. Autour du texte central d’Ékatérina Ivanovna, contant la tentative de meurtre d’un homme sur son épouse qu’il pense infidèle, on trouvera d’autres écrits comme le texte symboliste, l’étrange Requiem qui ouvrira la pièce. Julien Gosselin questionnera notamment ici la notion de public et de spectateur. Le metteur en scène a également choisi d’adapter les deux nouvelles Dans le brouillard et L’Abîme, qui tiendra lieu de monologue.

Marc Vincent

Le Passé, Théâtre National de Strasbourg, du 10 au 18 septembre
tns.fr

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