C’est le 30 septembre prochain que débutera la nouvelle saison du TJP à Strasbourg. Un exercice 2019-2020 qui s’ouvrira sur la nouvelle création de Renaud Herbin, directeur du CDN d’Alsace. Avant cela, l’équipe du TJP aura présenté au public cette nouvelle saison le 12 septembre à 19h, à la Petite Scène. Ce sera également l’occasion de découvrir les chantiers de pratique artistique. Diversions vous propose un premier focus sur la programmation de cet automne.
Coucou – Photo : Collectif Ma-Théâ
Du 30 septembre au 2 octobre, on découvrira donc Milieu et alentour, Renaud Herbin reprenant sa création de 2016, Milieu, pour laquelle il donnait vie à sa marionnette juché en haut d’une tour, un castelet inhabituel qu’il réinvestit donc en cette rentrée, mais en y adjoignant une installation, baptisée Alentour, que l’artiste active en collaboration avec le compositeur de musique électroacoustique Philippe Le Goff. Un environnement sonore et visuel, changeant, accompagne ainsi les errances du personnage de Milieu faisant face aux éléments. La pièce sera donnée dans le cadre du festival Musica, et le public pourra rencontrer Renaud le 30 septembre à 19h30, sur la Petite Scène du TJP.
Le début d’automne apportera son lot de créations nationales, internationales… et parfois mixtes, à l’image de Coucou, du 8 au 13 octobre, une pièce pour les tout-petits dès 18 mois, dans laquelle l’illustratrice Lucie Félix côtoient rébus et poèmes visuels. Une manière ludique et colorée d’entrer en contact avec de tout jeunes spectateurs/spectateurs en devenir. Des objets sont créés en direct à partir de matériaux divers. Mateja Bizjak Petit, qui met en scène Coucou, est également dramaturge et poète slovène, installée en France depuis 1992. On retrouvera cette saison plusieurs artistes fidèles du TJP, à l’image de Michaël Cros qui avec Solo Capture s’intéressera aux univers antagonistes de la machine et de l’animal. Ses recherches se poursuivent aini entre danse, arts de la marionnette et numérique. A découvrir les 16 et 17 octobre.
Autour du domaine – Photo : Vasil Tasevski
Si certains artistes explorent les nouveaux mondes numériques et leurs possibles presque infinis, d’autres partent de matières tout ce qu’il y a de plus physiques pour créer leurs spectacles. C’est le cas de Renaud Herbin qui après la cire, s’intéressera cette fois à la terre avec L’écho des creux du 20 au 26 novembre. Deux jeunes femmes accueillent le public face à un cadre neutre, rempli d’une surface monochrome de terre. Corps et surface de terre se mélangent, se transforment, malléables comme l’argile, tandis que le langage part pour un ailleurs lui aussi, celui des origines, celui des premières années, avant la formation du langage. D’autres matières surgiront au plateau, notamment du 21 au 23 novembre avec Marguerite Bordat et Pierre Meunier qui se moqueront gentiment de cette propension au tout sécuritaire qui nous assaille depuis quelque temps. Le cirque s’invitera également en décembre avec Autour du domaine, Marion Collé et Chloé Moura évoluant sur deux fils tendus, s’inspirant ici d’un recueil de poésie de Guillevic. « Il ne s’agit pas d’illustrer le domaine décrit par le poète dans son recueil mais de traduire, physiquement, au plateau, un rapport sensible à cette poésie », explique le collectif Porte 27, « à travers les corps sur le fil mais aussi grâce à un travail de l’image vidéo, de la lumière et de l’espace sonore ». En décembre, Joris Lacoste et Emmanuelle Lafon, avec le bien nommé Blablabla, prendront cette fois comme matière la parole même et l’oralité en particulier. A partir de sons glanés, un dispositif élaboré par l’IRCAM transforme la voix d’une comédienne musicienne, qui déroule devant nos yeux et surtout nos oreilles les univers sonores propres à l’enfant aujourd’hui.
Programme complet du TJP, saison 2019-2020 : www.tjp-strasbourg.com