Nouvelle édition pour Les Giboulées du TJP, sous-titrées Biennale Corps-Objet-Image, qui se tiendront du 13 au 21 mars. Vingt-deux compagnies sont sur le pont cette année, pour donner un aperçu, si ce n’est exhaustif, tout du moins riche de la création contemporaine dans le domaine du spectacle vivant. Une série de pièces qui nous invitent, comme le dit Renaud Herbin le directeur du TJP, à « repenser le monde », voire à « nous repenser dans le monde ». On retrouvera cette année les artistes sur la Petite Scène du TJP mais aussi dans de nombreux lieux de Strasbourg et de son agglomération.
Le 13 mars à 18h, le festival vous donne rendez-vous pour son inauguration. L’occasion de découvrir le Foyer de la biennale, centre névralgique des Giboulées où l’on pourra y croiser les artistes. Il sera aussi le lieu d’afters, ou encore l’un des points d’écoute de Radio pratique(s)… Quant à la programmation, elle s’annonce une fois encore dense en 2020, avec des artistes et des compagnies venus principalement de France mais aussi des Pays-Bas, d’Argentine et de Finlande. Avec Les baigneurs, Clédat et Petitpierre, à retrouver dès le 13 mars, incarnent particulièrement bien cette pluridisciplinarité à l’œuvre sur les plateaux de nos jours. À la fois plasticiens et performeurs, metteurs en scène, ils évoqueront nos souvenirs plagistes, non pas sur une scène mais dans des lieux atypiques qui seront divulgués sur le site web du TJP à partir du 1er mars. Mais les accessoires de plage sont loin d’être les seuls outils des artistes ! Avec Volumes, Mathieu Chamagne proposera Place Saint-Thomas une installation interactive à découvrir sous des casques de réalité virtuelle ou audio, tandis que Groupe Zur trompera lui aussi nos sens avec Rue d’Orchampt, ayant cette fois recours à la magie sur la Petite scène du TJP, pour évoquer les fêtes foraines traditionnelles.
Les outils comme les propos, seront divers, à l’image de la metteure en scène Perrine Mornay, collaborant avec une compétitrice de twirling bâton pour traiter de l’univers de la compétition. On retrouvera l’acrobatie avec la compagnie Bal et Jeanne Mordoj, qui avec Le bestiaire d’Hichem, mettent en exergue notre part d’animalité. Parfois, des rencontres inattendues sont ménagées, comme lorsqu’Alice Laloy confronte, dans À Poils, des enfants dès 3 ans avec des rockers d’âge mûrs, tatoués, barbus. « J’observe que l’adulte en contact de l’enfant convoque en lui-même sa propre tendresse », explique Alice. « Comme si, face à l’enfant, l’adulte s’adoucissait. Cette métamorphose m’intéresse ». Autre rencontre imprévue, celle réunissant un auteur comédien, une flûtiste et un rappeur pour évoquer la situation en Palestine. Le bulldozer et l’olivier réunit des artistes d’origines française, syrienne et palestinienne. L’actualité est évidemment un autre matériau sur lequel s’appuient les artistes, comme la violence policière avec Psaumes pour Abdel ou encore le transhumanisme avec Julien Mellano et sa pièce Ersatz. Quant à la manipulation marionnettique, elle côtoiera tour à tour les projections vidéo, le ukulélé, la danse ou encore les matériaux bruts.
Parallèlement aux spectacles à proprement parler, Renaud Herbin et son équipe ont mis en place plusieurs dispositifs, des espaces particuliers pour appréhender les créations proposées sous un autre angle, approfondir des sujets. L’Assemblée des spectateurs, ouverte à toutes et tous, proposera ainsi un parcours de rendez-vous et de projets, tout au long des Giboulées. Elle comprendra notamment Radio pratique(s), pour des plateaux radio en direct de la Grande scène du TJP, mais aussi des reportages, des points d’écoute ailleurs sur le festival… Quant aux Précipités d’expériences, ce sont des parcours qui permettent de découvrir de l’intérieur de nombreux spectacles en création les 14, 16 et 20 mars.
– Marc Vincent –
Les Giboulées 2020, Strasbourg, TJP et autres lieux dans l’Eurométropole, du 13 au 21 mars
Programme complet : tjp-strasbourg.com