Tour d’horizon de quelques expositions à voir en ce moment dans les Musées de Strasbourg, autour du livre et de l’illustration jeunesse en particulier. On pourra également en apprendre plus sur la place Gutenberg à Strasbourg, et s’initier aux œuvres à protocoles au MAMCS.

Vue de l’exposition « Place à Gutenberg ! Un monument de David d’Angers pour le vivre ensemble », Strasbourg, Musée Historique. Photo: M. Bertola / Musées de Strasbourg
Jusqu’au 23 février, on peut découvrir au Musée historique une exposition évoquant le monument de Gutenberg que David d’Angers (1788-1856) réalisait en 1840 à l’occasion des 400 ans de l’invention de l’imprimerie. On peut l’admirer encore sur la place Gutenberg à Strasbourg, monument tout à l’honneur de valeurs humanistes telles que la liberté d’expression, la dénonciation de l’esclavage ou encore l’instruction. Des imprimeurs étaient venus de toute la France à l’occasion de l’inauguration du monument, trois jours de fête populaire comme on pourra s’en rendre compte en admirant bannières, maquettes d’époque et autres objets issus des collections du Musée historique. Une enquête d’anthropologie sociale a également été menée en lien avec l’Université de Strasbourg pour étudier les relations que les habitants entretiennent avec la place Gutenberg.
Cet hiver, le livre d’enfants est également mis en lumière à Strasbourg, à travers Enfantillages – L’Alsace et les prémices de l’illustration jeunesse, XIXe-XXe siècles à la Galerie Heitz. Une plongée dans les univers graphiques et poétiques d’artistes tels que Gustave Doré, Théophile Schuler ou encore l’éditeur Pierre-Jules Hetzel. Qu’il s’agisse d’ouvrages moralisateurs ou pour le divertissement, ou encore d’images publicitaires, l’illustration jeunesse prend un réel essor au XIXe siècle en Alsace. Parmi les sujets à succès, les légendes se distinguent, et les personnages des contes alsaciens ne sont pas oubliés. L’usage politique de ces dessins sera aussi abordé, notamment lors des conflits à la fin du XIXe et au XXe siècle, pour susciter un sentiment patriotique.

Vues de l’exposition « Pas de livres pour enfants. Enfantillages chapitre 2 » visible au Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration jusqu’au 2 mars 2025. Photo : M. Bertola / Musées
de Strasbourg
Une seconde exposition est dédiée à l’illustration jeunesse avec Pas de livres pour enfants. Enfantillages chapitre 2 au Musée Tomi Ungerer. On passe ici aux années 1960 et 1970, époque « où les enfants sont pris au sérieux, où on les confronte à des thèmes difficiles et complexes et, surtout, où ils peuvent construire eux-mêmes le sens de l’œuvre », expliquent les Musées de Strasbourg. On retrouvera des œuvres de Tomi Ungerer et d’autres créateurs.
Concernant l’art contemporain, on se rendra au MAMCS pour Mode d’emploi, présentant plusieurs œuvres à protocoles. Une cinquantaine de pièces ont été produites à partir d’instructions données par des artistes à différentes personnes (élèves, équipes des musées…) qui ont
elles-mêmes réalisé les œuvres. Les pièces sont de natures très diverses, certaines éphémères, d’autres pouvant même être emportées. D’autres doivent être activées par le public lui-même. Un historique des œuvres à protocoles est également présenté dans l’exposition, l’origine de ces dernières étant attribuée à Marcel Duchamp et László Moholy-Nagy.
– Marc Vincent –
Place à Gutenberg !, Musée historique et Espace Emma Muller, jusqu’au 23 février
Enfantillages – L’Alsace et les prémices de l’illustration jeunesse, XIXe-XXe siècles, Galerie Heitz, jusqu’au 17 février
Pas de livres pour enfants. Enfantillages chapitre 2, Musée Tomi Ungerer Centre international de l’illustration, jusqu’au 2 mars
Mode d’emploi, MAMCS, jusqu’au 1er juin
musees.strasbourg.eu