BANDE DESSINEE
Albin Michel
Sortie le 2 septembre 2020
Dans cinquante ans, les témoignages en lien avec la pandémie de 2020 seront considérés comme des documents précieux, d’un point de vue historique, sociologique, culturel… Les réseaux ont joué un rôle majeur dans la conservation du lien social, et les artistes en particulier ont su garder le contact avec leur public. Sophie Lambda elle, avait le projet de publier un journal intime dessiné de l’année 2020, mais très vite elle a été rattrapée par l’actualité virale, proposant finalement son « carnet dessiné d’un printemps confiné ».
Ce journal mêle confessions intimes (sans voyeurisme on vous rassure!) et instantané sociétal, retraçant une période inédite où les deux tiers de la planète se voyaient concernés par la même expérience, celle de l’enfermement chez soi. C’est depuis son petit appartement à Nantes que Sophie Lambda a témoigné de son confinement, un rituel quotidien à raison d’un dessin par jour, du 16 mars (plongée dans le grand inconnu) au 10 mai (la quille) posté sur Instagram. Du confinement, la dessinatrice recense les différentes étapes, depuis son annonce le 14 mars au soir jusqu’à la « libération » de la mi-mai. Les (petits) malheurs de Sophie, ses problèmes de la vie quotidienne ou ses grandes interrogations existentielles furent aussi, pour la plupart, les nôtres. Mais Sophie Lambda pose sur tout cela son regard d’artiste et son trait précis. L’humour imprègne évidemment chacune des pages de ce journal confiné et dessiné, l’autrice ne lésinant jamais sur l’auto-dérision !
La mise en page se décline en un joyeux fouillis mêlant croquis et dessins plus aboutis, photos et autres documents glanés sur internet (sources à l’appui, et notamment les objets stars que furent l’attestation de déplacement dérogatoire et… le papier toilette). Un journal dans l’air du temps, très inspiré par le copié-collé et la culture Instagram de manière générale, et qui se fait aussi critique. La soit-disant « guerre » menée par notre gouvernement, le traitement grand spectacle de la pandémie par les médias et le sort fait à l’hôpital public… Avec Tant pis pour l’amour en 2019, Sophie Lambda prouvait que l’on pouvait traiter d’un sujet grave (l’emprise d’un pervers narcissique) en combinant justesse et légèreté. Le même esprit semble présider au Monde au balcon, que l’artiste traque les petites anecdotes qui font sourire, ou évoque des thématiques plus universelles comme la solidarité. C’est très souvent drôle, parfois (gentiment) féroce, et ça parlera sans trop de soucis aux deux tiers de la planète !
Retrouvez Sophie Lambda en dédicaces (sur inscription auprès des librairies):
Le 8 octobre à la libraire L’Intranquille de Besançon de 17h à 19h
Le 10 octobre à la librairie Momie de Dijon, de 10h à 12h et de 13h à 14h30
www.instagram.com/sophielambda/