En avril, MA accueille la dernière création du chorégraphe Ousmane Sy, qui nous a quittés à la fin de l’année 2020. Avec cette ultime chorégraphie, l’artiste convoquait sur scène sept des danseuses du groupe Paradox-Sal pour évoquer la notion de féminité.
Avec la nomination d’Ousmane Sy à la co-direction du Centre chorégraphique national de Rennes, aux côtés du collectif FAIR-E, la danse hip-hop, les clubs et les battles investissaient encore davantage l’institution. Le chorégraphe est l’une des figures de proue de la House Dance, inspirée de la House music et apparue dans les discothèques, un art underground qu’Ousmane Sy a contribué à rendre populaire et faire évoluer. Héritière des premières danses hip-hop nées sur la côte est des États-Unis dans les années 70 et 80, la House Dance se mêle, au sein du collectif Paradox-Sal, aux danses africaines. Queen Blood s’inspire des expériences personnelles de chacune de ses interprètes, pour évoquer l’émancipation et la reconnaissance.
Dans le travail d’Ousmane Sy, plusieurs éléments se combinaient, dans l’esprit du hip-hop, et au freestyle se mêlaient également gestuelle des sports collectifs et dynamique du corps de ballet. Groupe afro-house cent pour cent féminin (ce qui est encore rare dans un milieu très masculin), le Paradox-Sal Crew célèbre ses dix ans en 2022, et cette tournée Queen Blood prend nécessairement des allures d’hommage au chorégraphe décédé récemment. Dans la pièce, on perçoit aussi des éléments de jacking, dans les ondulations du haut du corps, et de footworks dans les jambes cette fois. Tour à tour fluide et saccadée, voire sauvage à l’image du krump urbain, intégrant aussi des éléments africains ou latins, la danse d’Ousmane Sy se déploie sur les musiques de Fela Kuti, Nina Simone, entre autres bandes-son.
– Marc Vincent –
Queen Blood, Sochaux, La Mals, 14 avril à 20h
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