Reportage sur le service Pièces de Rechanges Classic au Musée de l’Aventure Peugeot
Article publié à l’origine dans l’édition de novembre 2017 du journal Diversions – consulter le PDF ici –
Au Musée de l’Aventure Peugeot, le service Pièces de Rechange Classic recense, conserve, mais aussi s’occupe de faire créer de nouvelles pièces, à l’identique, pour les heureux possesseurs de Peugeot, Citroën et Talbot.
C’est en 2012 que Bruno Garovo, responsable du service Pièces de Rechange Classic, entreprend de faire le tri et le référencement des pièces de rechange. On trouve aujourd’hui près de 14 000 références, soit environ 135 000 pièces, de la série 03 à la 05 en ce qui concerne Peugeot. Un entrepôt spécial est dédié à ce trésor mis à la disposition du public. Dans cette caverne d’Ali Baba, on trouve à peu près de tout, ou en tous cas beaucoup de choses, des pommeaux de leviers de vitesse aux incontournables effigies du lion, dans différents styles, de la petite pièce mécanique à l’imposant pare-brise.
Un autre service innovant, créé en 2014, est la refabrication d’anciennes pièces. 135 refabrications ont été effectuées à ce jour, selon les demandes de propriétaires de véhicules, pièces mécaniques ou décoratives à l’image des enjoliveurs de la fameuse 205 GTI. Lorsqu’il s’agit de ramener à la vie une pièce disparue, tout un travail de recherche est effectué en amont dans un premier temps. En partenariat avec le groupe PSA, on part sur les traces de l’outillage d’origine, mais aussi des fournisseurs et des plans techniques de l’époque. Sébastien Cauchois, responsable développement chez PSA, est chargé de cette tâche qui peut s’apparenter parfois… à une véritable archéologie ! En cela, le centre d’archives d’Hérimoncourt est d’une aide précieuse pour remettre la main sur les plans. Les clubs en lien avec la marque au lion recensent quant à eux pièces et quantités souhaitées. Les demandes sont nombreuses, et le service Pièces de Rechange Classic se positionne en priorité sur les pièces qui ont un fort potentiel de vente, car tout ne peut être refait pour des raisons de coût principalement. « Certaines pièces maîtresses sont très compliquées à refabriquer », explique Kévin Giamberini, responsable communication et marketing du service. « Quand il faut réinvestir dans un outillage complet, qu’il faut imputer le coût du fournisseur, on peut sortir des pièces avec des prix exorbitants, donc ça ne serait pas judicieux pour nous comme pour les collectionneurs ». Dans certains cas les ingénieurs sont amenés, tout en conservant les mêmes matières, à améliorer celles-ci.
Kévin nous cite l’exemple d’un joint de portière de 205, où des points de colle ont été ajoutés à certains endroits où l’on avait pu observer des fragilités. Le résultat est un joint davantage durable dans le temps. La 3D est aussi envisagée pour ressortir certaines pièces. Il faut également parler du rôle important joué par les bénévoles, une trentaine de retraités PSA qui sont venus aider Bruno Garovo à trier, référencer les pièces et réaménager l’entrepôt qui les accueille aujourd’hui. Trois d’entre eux, Raymond, Jean-Pierre et Bernard, viennent encore deux fois par semaine à l’entrepôt pour aider l’équipe à faire les colis et gérer le stock !
– Dominique Demangeot –