Roy Braverman – Manhattan Sunset

POLAR

Hugo Poche

Parution le 8 février 2023

En février sortait en poche le septième roman de Roy Braverman, une affaire de meurtre particulièrement sordide sur une jeune adolescente, vite suivie d’autres assassinats qui vont faire plonger l’inspecteur new-yorkais Donnelli, alias « Donut », dans plusieurs histoires de vengeance.

Roy Braverman - Manhattan Sunset - Hugo Doc - Chronique dans le magazine DiversionsEn plus des homicides à résoudre, Donnelli doit composer avec ses propres fantômes et en particulier celui de son collègue et ami Pfiffelmann, abattu en service quelques semaines plus tôt, une mort que l’inspecteur survivant a bien du mal à accepter. Tellement de mal que l’on retrouve « Pfiff » tout au long du récit, en dialogue avec son pote Donnelli, l’un des éléments humoristiques de ce polar. Le fantôme de Pfiffelmann agit en quelque sorte comme la conscience (bonne ou mauvaise ?) de Donnelli qui le rappelle souvent à l’ordre. Dans Manhattan Sunset, le sordide le dispute au comique, et il est vrai que plusieurs situations (le légiste néerlandais, Mankato, nouvelle co-équipière de Donnelli et son boyfriend sous couverture) prêtent à sourire.

Il est aussi question des mafias lituanienne et russe, d’une palette de bad guys allant des petites frappes des rues aux avocats véreux, et de trafic humain, l’auteur délaissant son alias Ian Manook, et quittant la Mongolie (et sa série Yeruldelgger) pour la ville de New York. Cette dernière est un personnage à part entière, et l’auteur prend plaisir à la décrire, évoquant notamment le « Manhattan Stonehenge », rite new-yorkais qui consiste à se poser (si si à New York c’est possible aussi !) pour admirer l’alignement parfait du soleil avec les immeubles. À pratiquer si possible en compagnie des gens qu’on aime, et à apprécier tant qu’on le peut parce qu’on ne sait jamais ce que demain (ou un tueur particulièrement dérangé) nous réserve… En matière d’exploration new-yorkaise, citons encore un very bad trip lysergique dans les rues de New York en compagnie des fantômes de la mégapole américaine. Roy Braverman nous rappelle ainsi que Big Apple reste une ville ambivalente, belle et sanglante, qui séduit ses habitants mais les dévore aussi parfois, ville double comme ce « doux parfum de l’avant-garde, qui flotte sur la puanteur du canal » à Brooklyn.

Ben Sachs

hugo doc, manhattan sunset, polar, roman, roy braverman

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera