HARD ROCK
EMI / Universal
Deux ans après la fin de Queen, Brian May est vite retourné aux affaires en publiant un premier album solo en 1993, baptisé avec à propos Back To The Light. Le frisé guitariste, sorcier du son de Queen, débute en ce mois d’août 2021 une réédition de ses productions solos, inaugurant cette série avec ce premier album qui était en effet celui de la résurrection.
En 1993, les fans de Queen n’ont pas été dépaysés. On retrouve en effet sur Back To The Light le son flamboyant des Britanniques, dû en grande partie aux talents d’arrangeur et de compositeur de Brian May, qui a su canaliser le lyrisme de Freddie Mercury durant près de vingt ans. Les gros tubes hard rock de Queen, c’est à Brian May qu’on les doit. We Will Rock You, Hammer To Fall, I Want It All, Headlong, c’est du Brian May pur jus. Back To The Light ne dérogeait pas à la règle des hits musclés. Si le disque débute sur une touche sombre, très vite la nostalgie du chant fait place aux accords royaux reconnaissables entre mille, toute la pompe de Queen est évidemment présente dans l’introductif The Dark, orchestre de cordes à l’appui (enfin, de synthétiseurs), immédiatement suivi du très pop Back To The Light. Love Token, Driven By You sont les gros morceaux hard rock du disque, avec derrière les fûts le puissant et regretté Cozy Powell (Jeff Beck, Rainbow).
Ce premier album solo comportait en outre plusieurs lumineux morceaux où Brian May exprimait son côté lyrique, comme sur Too Much Love Will Kill You, hommage à peine dissimulé à Freddie Mercury, où le guitariste se fend d’un solo acoustique, fait assez rare pour être souligné. L’instrumental Last Horizon et Nothin’ But Blue dévoilent le côté virtuose du jeu de Brian May. Sur ce dernier titre, c’est une guitare offerte par Joe Satriani qui est d’ailleurs utilisée. Quant à l’acmé du disque, on le trouve sans nul doute avec le titre Resurrection, à la fois mélodique et pêchu (la grosse partie de batteries de Cozy Powell et le solo dévastateur de Brian May).
Cette réédition de l’album est une belle occasion de se replonger dans l’album, accompagné d’un deuxième CD comprenant notamment des instrumentaux de Nothin’ But Blue, Too Much Love Will Kill You et Just One Life. Du côté des bonnes surprises, signalons une version du hit des débuts de Queen avec Tie Your Mother Down, capté en 1993 sur le Tonight Show de Jay Leno en compagnie de Slash. On regrettera peut-être trois titres live datant du Live At Brixton Academy en 1994, morceaux déjà sortis sur l’album du même nom de 1994, que tout fan de Queen se doit d’avoir déjà écouté 2500 fois au moins. La version deluxe, en coffret, inclut un classieux vinyle 180 grs de l’album original, d’une belle couleur blanche, et un tirage d’art de ce cher Brian. Dernier anachronisme : un pin’s (oui oui) reprenant le logo de la série des rééditions des albums solos du guitariste de Queen.