La Ville de Quetigny propose à partir du 5 mars un temps fort théâtral, mettant en lumière les créations de trois compagnies régionales à découvrir à l’Espace Mendès-France et au Théâtre des Prairies.
Avec Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent, le 5 mars, la Cie du Détour évoquera la thématique de la vieillesse. Mais ce qui pourrait être considéré comme purement tragique – la perte d’autonomie et la perte d’identité -, est passé à la moulinette comique de la troupe installée vers Mâcon. Au décès de leur père, trois sœurs, qui ont pour point commun de travailler dans le service public – infirmière, professeure, comédienne – prennent en charge leur mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Le rire est l’émotion que je privilégie dans mon travail d’écriture. Je cherche à faire rire de la tragédie humaine », explique Agnès Larroque, auteure et metteure en scène de la pièce. « C’est un rire grinçant, provocateur mais jubilatoire aussi. Je conçois le rire comme une arme de résistance. » Cette dernière délaisse l’écriture sous la forme de conférences au profit d’une écriture théâtrale plus traditionnelle. La reconnaissance est un autre thème central de la pièce. « Il sera porté par les trois sœurs, en quête de reconnaissance, dans leur métier, et vis-à-vis de leur mère », souligne la compagnie.
Le 8 mars, la compagnie Esquimots présentera sa création 2020, La Compétition. Deux adolescentes sœurs jumelles, Maxida et Alexa, pratiquent le kung-fu. Si la première ne veut pas poursuivre dans cette voie, la seconde prépare activement le prochain championnat de France. Maxida rencontre sur internet un mouvement, Génération Renégats, qui lui propose des défis qu’elle relève. Elle devient alors Xam l’Explosive. Marion Chobert s’est inspirée de l’expérience d’une adolescente championne de kung-fu, et a coécrit avec Emanuel Campo cette histoire évoquant la question de l’emprise que peut exercer internet.
Place aux arts de la marionnette le 25 mars avec Les vieux enfants, par la Cie Valkyrira, une proposition qui mêle théâtre traditionnel et manipulations d’images et de papier. La marionnette va alors aider le spectateur à « prendre du recul, à mieux comprendre, à en rire et à en pleurer », comme l’explique la compagnie. Le duo de marionnettistes/comédiens, qui nous content les tranches de vie de ces deux « vieux enfants », peuvent aussi être vus comme des manipulateurs de la vie et de la mort. Il faut dire que Les vieux enfants parle là encore des personnes âgées et de leurs doutes, leurs craintes, « l’angoisse humaine d’être éphémère » mais aussi – heureusement – « le passé plein à craquer de souvenirs » et « l’amour, l’humour ».
– Dominique Demangeot –
Festival Théâtre et moi, Quetigny
Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent, Espace Mendès-France, 5 mars à 20h30
Esquimots, Espace Mendès-France, 8 mars à 20h30
Les vieux enfants, Théâtre des Prairies, 25 mars à 20h30
Programme complet : http://www.quetigny.fr