La saison culturelle proposée par le Département de Côte-d’Or se poursuit en ce début d’année, même si des événements ont dû être annulés en janvier en raison des restrictions sanitaires. Février restant un mois incertain, voici une sélection de deux spectacles à retrouver dans des petites communes de Côte-d’or.
12 mars à 20h30 : Molière m’a tué par Changer L’Air Cie au Forum de Mirebeau-sur-Bèze – THEATRE
Le titre fait penser à une enquête policière. C’est le point de départ quelque peu mystérieux qu’a choisi Changer L’Air Cie pour dérouler devant nos yeux la vie et la carrière de Jean-Baptiste Poquelin, mieux connu sous le nom de Molière, mais avec cette différence de taille qu’elle donne la parole… au tapissier qu’il aurait dû devenir, s’il avait respecté la volonté de son père.
« Mon intention est d’abord de susciter la curiosité des non-aguerris », explique Léna Chkondali qui a écrit et met en scène la pièce. « Tenter d’absoudre ces préjugés de théâtre « pompeux » et les mauvais souvenirs d’école qui les accompagnent ». Dans Molière m’a tué, le classique et le contemporain se chevauchent. On croise, sous la forme de marionnettes, quelques personnages célèbres de Molière, Harpagon, Argan et Scapin (des extraits de pièces sont joués), mais on fait surtout la connaissance du jeune Jean-Baptiste, tapissier, qui se lamente car l’auteur dramatique et comédien Molière l’a supplanté. Molière m’a tué évoque la vie de l’artiste, mais se réfère également aux jeunes d’aujourd’hui et à leurs rêves. « Qu’est ce qui vous empêche, dès aujourd’hui, d’inscrire votre nom dans l’Histoire, à l’image de l’homme Molière ? », s’interroge Léna Chkondali.
La scénographie de la pièce figure l’espace mental de Jean-Baptiste Poquelin, une personnalité « névrosée et schizophrène » du propre aveu de la metteure en scène, un personnage écartelé entre Poquelin et Molière. Les notions du double et de la folie sont donc très présentes dans la pièce, d’autant qu’une seule comédienne incarne tous les personnages. Un musicien est également présent sur scène pour jouer « la petite musique » dans la tête de Poquelin. « Je suis sa respiration », explique Sébastien Ménard. « J’utilise des sons saturés pour traduire les moments d’hystérie du personnage et des sons plus mélodieux et doux lorsque la résignation le gagne ».
26 mars à 20h : Clara, une passion romantique par Le Stagioni au Théâtre Gaston Bernard de Châtillon-sur-Seine – MUSIQUE
Le Théâtre Gaston-Bernard accueillera Clara, une passion romantique, nouvelle création de l’ensemble Le Stagioni. Là encore le projet est une aventure 100 % bourguignonne, avec le soutien de la Ville de Semur-en-Auxois et du Département de Côte-d’Or, ainsi qu’un passage par la Cité de la Voix à Vézelay pour une résidence.
Le Stagioni nous propose de revivre le bouleversement que constitua, en 1853, l’arrivée du jeune Johannes Brahms dans la vie de Robert et Clara Schumann. La compagnie a pris comme matière journaux intimes et échanges épistolaires. La compagnie Le Stagioni compte parmi son répertoire les trios et quatuors pour piano et cordes de Brahms et Schumann… ce spectacle sur le trio coulait donc de source ! Paolo Zanzu, claveciniste, est ici au pianino Pleyel, tandis qu’Amel Brahim-Djelloul (soprano) interprète Clara Schumann. Le comédien Stéphane Facco complète le trio.