JAZZ FUSION
Moka Pooka
Après Agora, publié en 2017, Potlatch sort aujourd’hui son deuxième album, le bien nommé Horizons. Une nouvelle production qui reste dans le même esprit de dialogue musical. Le mix des influences et l’improvisation demeurent en effet centraux.
Les cinq membres du groupe, qui se sont rencontrés au Conservatoire de Grand Besançon Métropole, sont nourris d’univers très différents, des Amériques au Moyen-Orient, des Balkans à l’Afrique, une véritable
« intrication » pour reprendre le titre d’un des morceaux de l’opus 1. Dès la première piste, Mood, on remarque l’attention portée à l’équilibre entre les différents instruments, et aussi la volonté de prendre son temps, avec ce morceau tout en nuances où l’assise rythmique basse batterie guitare offre un bel écrin au dialogue trombone-saxophone. On retrouve ce goût pour les harmonies cuivrées sur Hors cadres, tandis que D’une rive à l’autre propose une traversée en eaux plus calmes, même si à mi-course, le groupe fait escale en port oriental, arrosant aussi son morceau d’une pincée de rock avec le surgissement d’une guitare saturée, augurant de savoureux moments en live.
Après le court interlude Esquif, pour rester dans la métaphore marine, court dialogue (esquisse ?) entre guitare et trombone, il est intéressant d’entendre comment Houle met en avant sa mélodie en apesanteur, celle-ci évoluant tout au long du morceau. Ailleurs, on peut aussi parler de voyage dans le temps lorsque sur Dune se fait entendre le serpent de Constantin Meyer, cet instrument ancien qu’il pratique parallèlement au trombone (les embouchures des deux instruments sont d’ailleurs très proches). Pour comprendre cette fusion musicale, il faut savoir qu’à titre d’exemple, le guitariste Jordan Teixeira sévit dans d’autres formations, dont le duo folk punk/bluegrass Mocking Crows, où se mêlent guitare et mandoline ou encore chez les reggaemen de Mystical Faya. On retrouve ces couleurs un peu plus pop sur des titres comme OO, Part.3, savamment mêlées à des motifs plus orientaux, impulsées notamment par le duduk (hautbois arménien) que manie aussi le saxophoniste. Le voyage continue!
Dominique Demangeot
En écouter davantage sur Potlatch : https://linktr.ee/potlatchjazzquintet
En concert le 11 décembre à l’Escale, Morteau
En mars 2021 :
Le 6 à La Fraternelle à Saint-Claude
Le 26 à L’Arrosoir à Châlon
Le 27 à l’Espace Brionnais à Chauffailles
Le 28 au Bœuf Sur le Toit à Lons-le-Saunier