AUTOBIOGRAPHIE
L’Archipel
Parution le 16 mars 2023
Comme c’est le lot de beaucoup d’arrangeurs et compositeurs, le nom de Pierre Porte est souvent resté dans l’ombre de Sylvie Vartan, Thierry Le Luron et autres stars des années 70 et 80. Il demeure cependant un artiste particulièrement respecté dans le milieu musical français. Celui qui est aussi pianiste et chef d’orchestre, et qui fêtera en octobre prochain ses 79 ans, nous offre aujourd’hui une autobiographie où il se confie sur son cheminement d’artiste.
Des mémoires retraçant un parcours qui débute dans les quartiers populaires de Marseille à la fin de la deuxième guerre mondiale et où, très vite, la musique devient une composante essentielle dans la vie du petit Pierre. Premier orchestre à 14 ans, conservatoire à 17… C’est un jeune homme particulièrement doué de 22 ans qui prend d’assaut la capitale. Cette biographie nous emmène de Paris à New York, en passant par la Chine et le Japon, Los Angeles et L’Alpes d’Huez (l’endroit fétiche du pianiste), au fil des rencontres (dont certaines décisives) et des projets. Éclectique, Pierre Porte a composé aussi bien pour les revues parisiennes (Folies Bergère, Moulin-Rouge) que pour le cinéma et le théâtre. Une compilation, Pierre Porte Grand Orchestre, vient d’ailleurs couronner cinquante ans de carrière.
Dans Le piano est mon orchestre, c’est aussi toute une époque qui est chroniquée, celle des grands spectacles télévisés et des rendez-vous incontournables comme les émissions des Carpentier sur la première chaine et Bon dimanche sur la seconde, avec Jacques Martin pour qui Pierre Porte composera notamment un célèbre indicatif dominical. Des collaborations souvent fructueuses pour le musicien mais des ressentis contrastés, des déceptions parfois, la vie d’un artiste n’étant pas un long fleuve tranquille. Mais Pierre Porte reste philosophe et s’attache à dépeindre cette « atmosphère de création permanente », lui qui fut plusieurs soirs de suite en tête d’affiche de L’Olympia en 1983. Une carrière riche de plus de trente albums, qui l’amènera à collaborer également avec Ella Fitzgerald et Sammy Davis Jr, excusez du peu… En fin d’ouvrage, la biographie prend un tournant un peu plus philosophique voire politique, même si Le piano est mon orchestre reste avant tout un bel hommage à la création.
Paul Sobrin