Hier 14 mars, le Musée Courbet dévoilait son nouveau parcours permanent, un voyage à faire dans la vie et la carrière de Gustave Courbet, avec notamment quelques prêts prestigieux des musées de Nice et d’Orsay. L’occasion de découvrir en particulier les œuvres de grands paysagistes du milieu du XIXe siècle comme le précurseur Camille Corot ou encore Théodore Rousseau dont l’audace (et la mise au ban !) font écho à la carrière de Courbet.
« Année après année je mesure notre chance de pouvoir collaborer avec les plus grands musées nationaux », confiait Christine Bouquin, présidente du Département du Doubs. Dans ce nouveau parcours permanent, citons Tempête, Côtes de Belle-Ile de Claude Monet, prêt exceptionnel du musée d’Orsay qui s’inscrit dans le cadre des 150 ans de l’Impressionnisme. On en apprendra davantage sur les relations qu’ont entretenues Courbet et Monet qui se sont rencontrés en 1864 en Normandie, par l’entremise d’Eugène Boudin. « Ils vont peindre ensemble ces paysages de mer », explique Benjamin Foudral, directeur du Musée et Pôle Courbet, « et de là va s’installer une relation étroite, bien sûr picturale mais aussi amicale. » Claude Monet sera l’un des rares artistes (avec Renoir) à rendre visite à Courbet en prison.
Christine Bouquin a également évoqué, parmi les prêts remarquables, Le chevreuil chassé aux écoutes. Cette toile illustre la manière dont Courbet va mettre à profit la peinture animalière « pour bouleverser les codes de la représentation », rappelle Benjamin Foudral. « L’artiste va choisir ses objets dans le quotidien, chercher son expression d’art, son individualité. » Le saut du Doubs est une autre pièce maîtresse du parcours, prêt du musée des beaux-arts de Nice. « Courbet va porter les sites du département à l’universel, puisqu’exposés d’abord en France, mais très rapidement il va acquérir une dimension internationale. »
Le parcours permettra en outre de découvrir « un Gustave Courbet très différent de celui qu’on connait dans les grands musées nationaux », a expliqué le directeur, « puisqu’au Musée Courbet on a la chance d’explorer toute la production de l’artiste dans des œuvres méconnues ». Jeunesse ornanaise de l’artiste, premières commandes (« étrangement religieuses », de la part d’un Courbet connu pour son anticléricalisme !), l’engagement politique du peintre est aussi abordé. Parallèlement aux tableaux, le parcours est aussi composé de photographies, dessins, correspondances, des sculptures également comme l’illustre un buste de gré représentant Courbet (prêt du Petit Palais, réalisé en 1883 par Jean Carriès), « qui montre combien l’artiste, malgré son exil en suisse, malgré tout le rejet politique qu’il a subi, était considéré par beaucoup d’artistes modernes comme un père naturel. »
Christine Bouquin a enfin rappelé les temps forts de l’été à venir au Musée Courbet, à l’image de l’exposition Le Torrent du Monde du jeune artiste plasticien photographe Quentin Guichard à la Ferme familiale Courbet de Flagey, des images de paysages là encore à découvrir dès le 27 avril. Il y aura bien sûr l’exposition événement COLOSSES. Lutteurs, culturistes et costauds dans les arts, qui s’inscrit dans le contexte des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, à venir le 1er juin au Musée Courbet. L’occasion de rappeler que le Doubs a été labellisé Terres de Jeux 2024, faisant rayonner la pratique sportive sur le Département, notamment dans le cadre du dispositif Partageons nos sports. « Le sport comme la culture sont de véritables vecteurs d’inclusion et d’ouverture à l’autre », a souligné la présidente.
Nouveau parcours permanent au Musée Courbet, Ornans : De Courbet à Monet, le triomphe de la nature
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