Retour sur « Un après-midi avec l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté » du 14 septembre 2019
On pourra retrouver l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté dès le 6 septembre avec un programme autour de Roméo et Juliette, dans le cadre de l’ouverture du Festival de Musique de Besançon Franche-Comté. On le rencontrera ensuite sous un angle peu commun le 14 septembre prochain dans la cour de l’Hôtel de Sponeck à Montbéliard. La formation, en partenariat avec MA scène nationale, proposera en effet une journée ludique (à partir de 11 h) composée de jeux divers, mini-concert, apéritif musical… Le soir la formation reprendra le programme Roméo et Juliette au Théâtre de Montbéliard. Quant à la saison « régulière » de l’orchestre, elle débutera le 10 octobre prochain. Petit tour d’horizon (non exhaustif mais presque) sur une nouvelle saison 2019-2020, entre Besançon et le Pays de Montbéliard, et ailleurs en Franche-Comté.
Parallèlement aux grands rendez-vous symphoniques, le Victor Hugo partira aussi sur des chemins de traverse comme il en a l’habitude. Le 10 octobre avec Les 2 Scènes, l’orchestre collaborera avec le saxophoniste Sylvain Rifflet pour Re Focus, relecture de l’album mythique de Stan Getz, Focus. Sur cet album, Stan Getz était accompagné d’un orchestre à cordes. Aux côtés du saxophoniste, on trouvera Florent Nisse, contrebassiste, Guillaume Lantonnet aux percussions ainsi que douze musiciens de l’Orchestre Victor Hugo, dirigés par Mathieu Herzog. On retrouvera le jazz en avril prochain à Montbéliard et Besançon avec Jazz, machines, l’occasion pour la formation franc-comtoise de passer commande d’une pièce à Guillaume Saint-James, Symphonie bleue pour trio de jazz et orchestre. Ce programme contiendra aussi un ciné-concert sur un film de l’élastique Buster Keaton sur une partition de Carl Davis, ainsi qu’une pièce de Mellits, Three Machines. Les époques vont donc se croiser encore cette saison, du jazz aux courants plus classiques.
Du côté des musiques plus traditionnelles, citons les dates de mars avec Les derniers romantiques, le Victor Hugo accueillant pour l’occasion à Dole (festival Pupitres en Liberté) et Besançon la soprano internationale Sandrine Piau. Non contents d’explorer le répertoire romantique avec Sibelius, Berg et Strauss, les musiciens et le chef Jean-François Verdier enregistreront également un nouvel album de lieders allemands avec la chanteuse. Plus tôt dans la saison, le 18 octobre, on aura retrouvé la musique germanique, en voyageant avec le Siegfried de Wagner sur le Rhin, en errant avec Mahler ou encore en partant pour le Nouveau Monde avec Dvorak. « Ils ont tous les trois cette capacité à imaginer le futur », explique Jean-François Verdier. « C’est d’ailleurs ce que les Américains avaient demandé à Dvorak avec la Symphonie du Nouveau Monde, de leur écrire une musique traditionnelle qui n’existait pas, de leur écrire un fondement ». Lors de cette saison 2019-2020, l’Orchestre Victor Hugo accueillera toujours autant d’invités, et en particulier des solistes internationaux à l’image, à Besançon le 22 novembre, d’Aurélien Pascal et Lio Kuokman, respectivement violoncelliste et claveciniste. Ce dernier, également chef, dirigera l’orchestre depuis son clavier pour parcourir des symphonies de Mozart et Beethoven. « Aurélien Pascal, l’un des grands violoncellistes en devenir, va jouer le Concerto pour violoncelle n°1 de Haydn », soulignait le chef en juillet dernier lors de la présentation de saison aux Grand Kursaal. Le répertoire choisi par l’orchestre cette année se dirigera aussi vers des pièces moins connues, à l’image ici de La mort est un long sommeil de Denisov, pièce récente, composée il y a près de 25 ans, sur un canon de Haydn.
On l’a vu avec la Symphonie Bleue, le Victor Hugo aime aussi passer des commandes à de jeunes compositeurs. Ce sera encore le cas en décembre à l’occasion du programme Champagne ! Aux côtés de Milhaud, Françaix et Offenbach, le jeune corniste Félix Dervaux proposera en première mondiale Un poème pour basson, cor et orchestre, une configuration très rare. Elizabeth Askren partagera la baguette avec Jean-François Verdier. Parmi les invités à découvrir : un jeune quintet en février prochain, Le Bateau ivre à la configuration particulière, harpe, flûte et trio à cordes, pour qui Jean-François Verdier a commandé une pièce écrite par un compositeur tout aussi jeune, Florent Nagel, élève de Nicolas Bacri. Un programme baptisé Légendes et fééries, comprenant deux pièces de Ravel ainsi qu’une œuvre d’un compositeur moins connu, Jean Cras, marin de métier – si si – qui a composé sur les bateaux toute sa vie. Une pièce de Jean Cras avait d’ailleurs été jouée en œuvre mystère l’an dernier – elle avait d’ailleurs connu un beau succès -. Ce programme sera décidément tourné vers la jeunesse puisque le fameux Concerto pour la main gauche de Ravel sera joué par un tout jeune pianiste de vingt ans, Rémi Geniet. C’est une autre création qui mettra un terme à cette saison 2019-2020 en mai prochain, Orphée, opéra pour enfants composé par Jean-François Verdier, que ce dernier a donné pour la première fois à Toulouse en juin. Le public partira en famille sur les traces du mythe d’Orphée, sur une mise en scène de Céline Schnepf, de la compagnie Un Château en Espagne.
Il y aurait bien d’autres choses à dire de cette nouvelle saison, qu’il s’agisse du temps fort du Nouvel An en janvier à Micropolis et à l’Axone, consacré en 2020 aux musiques des Balkans, après l’Orient en 2019. Les Rendez-vous Conte sont eux aussi de retour, quatre rendez-vous dédiés au jeune public à suivre durant la saison. Il faudrait aussi parler des multiples actions auprès de publics divers pour promouvoir la musique classique. À ce titre, les Pauses Déj’ sont reconduites pour profiter, au Théâtre Ledoux durant l’heure de midi, d’éclairages sur les œuvres qui seront jouées à Besançon, des explications dispensées par des musicien.ne.s de l’orchestre, et en musique bien évidemment ! Des avant-propos sont également organisés 45 minutes avant chaque concert au Théâtre Ledoux. N’oublions pas non plus les œuvres mystères qui reviennent tout au long de la saison pour piquer la curiosité de l’auditeur !
Dominique Demangeot