L’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté vous convie au Choc des Titans, sa première symphonie étant l’une des œuvres phare de Mahler à retrouver en deux lieux au début du printemps, à Dole tout d’abord, dans le cadre de Pupitres en Liberté, puis à Besançon quelques jours plus tard.
À la Commanderie de Dole le 7 avril, puis au Théâtre Ledoux de Besançon le 11 avril, les programmes seront différents même si le dénominateur commun sera donc la Symphonie n°1 de Mahler, un monstre sacré du répertoire symphonique, qu’il compose en 1888, à 27 ans, et qui fera date en ce qu’elle annoncera une nouvelle esthétique. Chef d’orchestre au Théâtre de Leipzig, Mahler crée la symphonie en trois mois, qui reçoit pourtant un accueil plutôt froid, si bien que le musicien devra diriger lui-même sa première audition à la Philharmonie de Budapest le 20 novembre 1889… Cette première symphonie est qualifiée, tant par le public que les critiques, de vulgaire et cacophonique… Ces images vont longtemps lui coller à la peau, Mahler qualifiant lui-même sa première symphonie d’ « enfant de douleur ». La pièce comporte quatre mouvements, un cinquième, à l’origine deuxième mouvement – Andante allegretto – ayant été supprimé. Le troisième mouvement est particulièrement emblématique du choc esthétique que va susciter la Symphonie n°1, convoquant l’air de Frère Jacques en mode mineur, à la manière d’une marche funèbre, avec ses notes aigües de contrebasse, un air que reprendra plus loin le hautbois. Ce mouvement alterne des couleurs diverses, mélodies tour à tour enjouées et poignantes. Gustav Mahler baptisera plus tard sa première symphonie Titan, d’après un roman de l’écrivain allemand Jean Paul.
À la Commanderie de Dole, sera également interprétée Les Hébrides, la grotte de Fingal, ouverture op.26 de Mendelssohn, l’une des pièces les plus fameuses du compositeur allemand, une musique descriptive qui s’inspire d’un voyage en Écosse. C’est l’élément marin qui domine ici, la grotte de Fingal étant située sur une île, Staffa. Au Théâtre Ledoux, le Victor Hugo conviera les frères Éric et Cyrille Lacrouts, respectivement violoniste et violoncelliste solistes de l’Opéra de Paris, pour interpréter le Double concerto op.102 de Brahms, une forme peu commune composée en 1887. Cette dernière œuvre orchestrale de Brahms était à l’origine l’ébauche d’une cinquième symphonie, dédiée à deux amis, le violoniste József Joachim et le violoncelliste Robert Hausmann. Les deux instruments dialoguent au sein de ce concerto, parcourant à eux deux les cinq octaves que couvre cette pièce de bravoure, versatile, lyrique et rythmée.
Pupitres en Liberté, Dole, divers lieux, 6 et 7 avril
C’est désormais une tradition dans la ville de Dole. La municipalité et son conservatoire profitent du retour du printemps pour faire fleurir les pupitres à divers endroits de la ville, au Musée des beaux-arts, dans les églises et les chapelles… De la Maison Pasteur à la Médiathèque de l’Hôtel-Dieu, de la Collégiale Notre-Dame à l’Auditorium Karl Riepp, une manière différente de (re)découvrir le patrimoine bâti de la cité jurassienne tout en (re)découvrant quelques œuvres du répertoire classique, interprétées par des professeurs du Conservatoire à Rayonnement départemental Musique et Danse.
– Dominique Demangeot –
Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, Le Choc des Titans, La Commanderie, Dole, 7 avril à 18h (dans le cadre de Pupitres en Liberté), Théâtre Ledoux, Besançon, 11 avril à 20h
Programme complet de Pupitres en Liberté 2019 : www.sortiradole.fr