Cet hiver, l’Orchestre Victor Hugo nous fait voyager. En décembre, nous partions au Venezuela en compagnie du contrebassiste virtuose Edicson Ruiz. En janvier, l’Axone et Micropolis ont accueilli un programme dédié aux 1001 Nuits. Le périple se poursuit en février avec un « Cap au Sud » qui nous mènera en Italie, tandis que le mois de mars nous fera remonter vers le nord avec le Romantisme allemand.
Place tout d’abord au soleil avec Cap au Sud, un programme qui met l’Italie à l’honneur. Il arrive à l’Orchestre Victor Hugo de mettre en avant des instruments particuliers, que l’on a moins l’habitude de rencontrer au sein d’un programme classique. Ce sera le cas les 8 et 9 février puisque le Victor Hugo accueillera le saxophone de Cécile Dubois ainsi que la mandoline de Julien Martineau. De Respighi, on pourra entendre Fontaines de Rome, un poème symphonique du compositeur et violoniste italien qui fut l’élève de Rimski-Korsakov à Saint-Pétersbourg. Fontane di Roma fait partie d’un triptyque qui est l’une de ses pièces les plus célèbres (également composé de Pins de Rome et des Fêtes romaines). Les quatre mouvements de Fontane di Roma dépeignent les fontaines romaines à différents moments de la journée, des ambiances pastorales de l’aube au crépuscule. Julien Martineau s’illustrera dans le Concerto pour mandoline no 2, op.14 de Raffaele Calace, compositeur napolitain peu connu en France, qui était issu d’une longue lignée de luthiers spécialisée dans la mandoline. Cécile Dubois sera la soliste invitée dans la Rhapsodie pour orchestre et saxophone, L.98 de Claude Debussy, une pièce là encore peu connue du compositeur, dont on a même du mal à définir la date exacte de création… Citons encore pour ce programme italien, un autre compositeur, suisse et contemporain celui-là, né en 1968 avec son Caprice Romain op.72 n°3, en hommage à la ville italienne que sa mère lui fait découvrir à l’âge de huit ans. « La pièce commence lentement et calmement, comme si la ville s’éveillait », explique Richard Dubugnon, « avec des cloches qui sonnent au loin comme un hommage discret au début du troisième acte de Tosca de Puccini ». Le compositeur suisse fait également allusion au Carnaval romain de Berlioz, qui figure aussi à ce programme de février. Berlioz s’est basé ici sur deux thèmes de son opéra Benvenuto Cellini, histoire d’un sculpteur florentin du XVIe siècle. L’œuvre lyrique n’eut pas le succès escompté, au contraire de cette ouverture que nous fera découvrir le Victor Hugo.
En mars, la formation franc-comtoise nous emmènera ensuite en Allemagne, afin d’explorer ce que l’on a coutume d’appeler le premier romantisme. Parmi les œuvres du programme, citons Les Hébrides, la Grotte de Fingal, ouverture op.26 de Mendelssohn, qu’il compose suite à un voyage de jeunesse en Écosse. La nature sauvage a inspiré le musicien, et notamment les Hébrides, archipel de près de 500 îles, région reculée qui fascina l’artiste. La musique ici dépeint en particulier la grotte de Fingal, dans cette ouverture qui fera dire à Wagner, excusez du peu, qu’il s’agissait là d’une « aquarelle pleine d’imagination et de délicatesse, présentée avec un art consommé ». Ce programme de mars s’annonce contrasté à l’image des terres écossaises, entre mer et montagne, entre la Septième de Beethoven, vigoureuse, très rythmée et le Concerto pour quatuor à cordes op.131 de Louis Spohr, fait rare au XIXe siècle, une œuvre moins connue à découvrir.
– Marc Vincent –
Orchestre Victor Hugo Franche-Comté : Cap au Sud, Théâtre Ledoux, Besançon, 8 février à 20h et Théâtre de Montbéliard, 9 février à 20h
Au Fil du Rhin, Kursaal, Besançon, 8 mars à 20h, Théâtre de Montbéliard, 9 mars à 20h
Les Pauses Déj’ du Victor Hugo au Théâtre Ledoux (entrée libre) :
31 janvier de 12h30 à 13h30 pour Cap au Sud, 28 février de 12h30 à 13h30 pour Au Fil du Rhin