Le 19 avril dernier, la directrice générale de l’Opéra national du Rhin, Eva Kleinitz, présentait en compagnie de son équipe la prochaine saison 2018-2019, une nouvelle fournée de propositions lyriques mêlant créations françaises et d’autres pays. L’OnR proposera également l’an prochain une nouvelle saison chorégraphique par l’intermédiaire de son Ballet, sans oublier un deuxième volet de son nouveau festival Arsmondo, suite au succès de la première édition. Une nouvelle saison 2018-2019 à découvrir, du baroque aux esthétiques contemporaine !
« Diffusion et propagation des émotions », tel est le maître-mot pour Eva Kleinitz qui achève sa première saison à la tête de l’Opéra national du Rhin. Il faut y entendre ici la volonté de faire connaître encore davantage le monde du lyrique et de la danse, du théâtre, auprès d’un large public, et pourquoi pas auprès de nouveaux publics. Du 9 septembre au 18 octobre, l’OnR jouera son prélude, une série d’événements pour mettre le pied à l’étrier de cette nouvelle saison à Strasbourg, Mulhouse et Colmar. Eva Kleinitz se rendra dans les trois villes, en compagnie du directeur du Ballet Bruno Bouché, pour présenter la programmation, l’occasion de rencontrer également danseurs, chanteurs et chœurs de la maison – 16 septembre à Strasbourg, Opéra, 11h, 4 octobre à Colmar, Théâtre, 18h et 7 octobre à Mulhouse, La Sinne, 11h -. Les 25 et 27 septembre, Singing Garden fera office d’introduction dans le cadre du traditionnel partenariat avec le festival Musica à Strasbourg. Claire Levacher, qui dirigera l’ensemble Linea et le metteur en scène Philippe Arlaud préparent un spectacle mêlant plusieurs pièces dont la création mondiale 1984° par Francisco Alvarado, le tout dans un décor tissé de lumière et de matière vidéo. En deuxième partie, les danseurs du Ballet de l’OnR, de jeunes chorégraphes et des DJ prendront le relais dans un lieu pour l’instant tenu secret…
De septembre 2018 à juillet 2019, le public aura l’occasion de découvrir un grand nombre d’œuvres méconnues ou peu jouées, à l’image de Barkouf ou un chien au pouvoir, opéra-bouffe en trois actes d’Offenbach, dans lequel un chien se retrouve au pouvoir dans une ville. C’est dire le crédit qu’accordent les administrés aux anciens gouvernants… Le nouveau directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse, Jacques Lacombe et Mariame Clément à la mise en scène, nous proposent de découvrir cette pièce oubliée depuis plus de 150 ans. Une belle occasion de célébrer le bicentenaire d’Offenbach, entre Strasbourg et Mulhouse du 7 décembre au 8 janvier prochains. Autre pièce peu jouée à découvrir, La divisione del mondo de Giovanni Legrenzi en février et mars 2019, un détour par l’opéra baroque en compagnie de l’un des inventeurs de l’art lyrique aux côtés de Cavalli et Monteverdi. Si nombre des pièces de Legrenzi ont aujourd’hui disparu, La divisione del mondo, créée à Venise en 1675, a traversé les âges, remise en lumière grâce aux Talens Lyriques de Christophe Rousset. La Néerlandaise Jetske Mijnssen, fera ses premiers pas à l’OnR en tant que metteuse en scène, et aura en charge de nous transporter dans l’univers mythologique aux côtés de Jupiter, Vénus et autres divinités.
L’Opéra national du Rhin nous conviera également à des rendez-vous avec de grandes œuvres au contraire très connues, tel Le Barbier de Séville qui ouvrira la saison du 18 septembre au 9 octobre à Strasbourg et Mulhouse. L’œuvre de jeunesse de Rossini, qu’il créera à 24 ans en 1816 en adaptant la pièce de Beaumarchais, lumineuse comédie où s’opposent le sémillant Figaro et le comte Almaviva, devrait chasser les habituels nuages de la rentrée ! À l’image de cette programmation 2018-2019 contrastée, octobre apportera une ambiance toute autre avec le drame lyrique de Claude Debussy, Pelléas et Mélisande. La création conviera, pour le centenaire de la disparition de Debussy, quelques invités de choix dont l’artiste performeuse/plasticienne internationalement connue Marina Abramović, les chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet, ainsi que la styliste Iris Van Herpen.
Après le Japon ce printemps, la deuxième édition du nouveau festival Arsmondo nous transportera en Argentine en 2019, l’occasion d’assister notamment à quelques temps forts, dont Beatrix Cenci, dont le destin inspirera de nombreux créateurs. L’héroïne tragique, assassinée par son père, a inspiré le compositeur argentin Alberto Ginastera pour son deuxième opéra en 1971. Autour de l’adaptation pour la scène qu’en fera Antonin Artaud, Les Cenci, Ginastera crée une œuvre sombre et violente. Des couleurs expressionnistes et bruitistes, mais qui s’inspirent également des traditions grégorienne et Renaissance, ou encore du lyrique italien, et qui ne laisseront pas l’auditeur indifférent. Diversions vous parlera plus amplement l’an prochain de cette deuxième édition d’Arsmondo à l’Opéra national du Rhin.
La saison chorégraphique nous réserve elle aussi quelques grands moments, en alternant les répertoires classiques et contemporains. Rendez-vous en octobre prochain pour un premier rendez-vous qui mêlera la reprise de La table verte de Kurt Joos (1932) et une création de Bruno Bouché, Fireflies. Réunies sous le diptyque Spectres d’Europe, les deux pièces évoquent la notion de résistance. C’est ensuite Le Lac des Cygnes qui reviendra à l’OnR, en janvier et février 2019, dont s’emparera le chorégraphe tunisien Radhouane El Meddeb, qui apportera au chef d’œuvre de Tchaïkovski sa personnalité et ses racines s’étendant des deux côtés de la Méditerranée. Citons encore, dans cette liste loin d’être exhaustive, la participation du Ballet de l’OnR à Arsmondo Argentine en avril et mai prochains, l’occasion d’une nouvelle production avec Maria de Buenos Aires. L’opéra-tango a été créé en 1968 par le compositeur Astor Piazzolla qui collaborait ici avec le poète Horacio Ferrer.
Opéra national du Rhin, saison 2018-2019 à Strabourg, Mulhouse et Colmar
Programmation complète : www.operanationaldurhin.eu