SOUL
Stax Records / 2016
L’année dernière, on avait assisté à la mue surprenante de Nathaniel Rateliff, qu’on avait connu en tant que folkeux mélancolique, en un pur soulman, flanqué d’un génial backband au doux nom des Night Sweats. Le résultat fut alors un album sobrement intitulé Nathaniel Rateliff & The Night Sweats qui plus qu’un simple hommage aux grands disques de l’âge d’or du genre – on pense évidemment à Otis Redding ou Sam Cook – devient alors un disque plus que réussi de la soul de notre époque.
Le bougre n’est pas avare et après avoir ouvert sa chemise et retroussé ses manches, voilà qu’il veut nous en donner un petit peu plus de ce qu’il a sous le coude… voire de sous la ceinture. A Little Something More From Nathaniel Rateliff & The Night Sweats est un recueil de titres issus des sessions de la longue production ainsi qu’une piste enregistrée live au musée Stax. Il confirme alors en un condensé de huit pistes la virtuosité et la classe du groupe pour s’approprier la musique soul et ses dérivés. La soul pure, on la trouve avec Parlor, le titre parfait pour un film derrière les murs du pénitencier? La ballade Wasting Time n’aurait pas dénoté si c’était Ben Harper qui l’avait écrite pour Lifeline. Plus loin, le tapis feutré des cuivres de What I Need, les chœurs, la rondeur de la basse font du morceau une piste majeure du disque.
Le petit plus du EP vient quand Rateliff et consorts n’hésitent pas à aller plus loin, en entrainant tout son monde, auditeur compris sur le jouissif titre rhythm and blues I Dit It et dans le même style avec Out On The Weekend ou en se posant au bord des méandres du Mississipi pour la complainte blues Just To Talk To You. Plus qu’un appendice, A Little Something More From Nathaniel Rateliff& The Night Sweats est vraiment le complément parfait à la longue production, démontrant encore une fois que le barbu tatoué a du sang noir dans les veines et il y a fort à parier qu’il deviendra une référence de la soul moderne à très court terme.
Florian Antunes Pires