> Article publié à l’origine dans le numéro d’avril 2016 du journal Diversions Besançon – Diversions Besançon avril 2016 –
POP ROCK
City Slang
Nada Surf, c’est un peu ce bon pote qu’on connait depuis l’adolescence et que, sans se voir tous les jours, on prend un grand plaisir à revoir régulièrement, avec qui passer un bon moment, réconforté de voir qu’il n’a pas changé et qu’il reste le même depuis vingt ans.
Peut-être que le groupe de Matthew Caws n’est pas aussi populaire qu’à ses débuts, mais il garde un parterre de fans fidèles et le trio devenu quatuor leur rend bien. You Know Who You Are, tout en restant dans la droite lignée de ce qu’on pourrait appeler du « Nada Surf pur jus », a en lui une fraicheur nouvelle, une joie de se retrouver et de faire des choses ensemble plus qu’à l’accoutumée. La parenthèse Minor Alps n’y est sûrement pas anodine. La voix de Caws est intacte, et porte à merveille sa musique qui se fait tantôt power pop (Cold To See Clear), tantôt portant en elle cette mélancolie adolescente à jamais marque de fabrique du groupe. La fougue de High/Low revient le temps de New Bird, morceau à la rythmique enlevée, emmené par la basse de Daniel Lorca. On retrouve aussi ces quelques petits trucs en plus qui élèvent You Know Who You Are. Nada Surf se paie les cuivres de Calexico qui donnent une couleur mariachi à l’excellente Out Of The Dark. Et surtout, la forte présence de chœurs orchestrés par Ken Stringfellow donne de l’amplitude aux couplets et permet d’offrir des morceaux pop parfaits comme Animal ou Victory’s Yours. On reproche à certains groupes de ne pas évoluer. Avec Nada Surf, c’est le contraire : on les remercie de rester les mêmes, toujours aussi honnêtes et simples, et de ne pas chercher à plaire au plus grand nombre. C’est tout cela qui fait qu’on aime ce groupe et que pour citer un titre de Let Go, on sera toujours Là Pour Ça.
– Florian Antunes Pires –
>> Nada Surf en concert à La Rodia de Besançon le 13 avril à 20h30, avec en première partie, Arman Méliès