Le 26 octobre était inauguré un nouvel espace baptisé « Art et électricité » au Musée Electropolis de Mulhouse, une dizaine d’œuvres d’art qui évoqueront à la fois la représentation qu’on fait les artistes de l’électricité, mais aussi les effets du courant électrique, mis à profit par ces derniers dans leurs créations au XXème siècle.
S’il est avant tout un musée technique, Electropolis accueille régulièrement des artistes, et dès 1986 lors de sa phase de préfiguration, le musée était l’invité du Musée des beaux-arts de Mulhouse pour présenter une exposition autour de l’holographie, procédé de photographie en trois dimensions à partir de lasers. Depuis plus de trente ans, la Fondation groupe EDF acquiert des pièces illustrant le lien entre art et électricité, déposées au musée. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, l’électricité va intéresser voire fasciner les artistes, qui voient là une nouvelle manière de créer à partir de cette source d’énergie, à l’image de la statuette en régule de Charles Octave Levy que l’on peut voir à Mulhouse. Pour l’Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne de Paris en 1937, la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité va commander au peintre Raoul Dufy l’une de ses œuvres phare (sans mauvais jeu de mot) : La Fée Electricité aux dimensions monumentales (60m x 10 m), que l’on peut aujourd’hui admirer au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Dufy y rend hommage à 109 personnages historiques. L’artiste supervisera également la commande par EDF d’une série de lithographies, de taille là encore impressionnante, et qui ouvre aujourd’hui le nouvel espace Art et électricité, non loin des rayogrammes de Man Ray.
Charles Malégarie, directeur de la CPDE, deviendra même un important mécène des artistes d’avant-garde à l’image de Man Ray et ses photomontages mêlant photographies et ombres d’objets. Ces derniers sont exposés à la lumière, sans appareil photographique. L’électricité va alors devenir un terrain d’expérimentation fertile pour les créateurs. Le courant électrique est désormais envisagé comme une matière à part entière, malléable et inspirante, qui produit des effets à la fois visuels, sonores ou magnétiques, et l’on retrouvera la fée électricité dans de nombreux domaines artistiques, du dadaïsme au pop art, en passant par les arts cinétiques et optiques… On peut retrouver quelques fleurons d’œuvres en lien avec l’électricité dans le nouvel espace. Certaines vont avoir l’électricité comme « matière » à l’image de la Fontaine de Pol Bury, pionnier de l’art cinétique qui utilise ici un dispositif hydraulique.
Nouvel espace Art et électricité, Mulhouse, Musée Electropolis
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