Pour bien débuter l’année 2021, La Filature vous propose des spectacles à suivre en ligne en raison du confinement, à découvrir dans le cadre du festival Vagamondes qui revient pour la huitième année consécutive. Temps fort transdisciplinaire au carrefour du théâtre, de la danse, de la musique et des arts visuels, sans oublier les rencontres organisées, Vagamondes nous offre les regards d’artistes issus du bassin méditerranéen.
Programme modifié : https://www.lafilature.org/kernel/wp-content/uploads/2020/09/web-Calendrier-Vagamondes-21-La-Filature.pdf
Du côté des créations, citons le chorégraphe Olivier Dubois, qui avec Itmahrag jette un pont vers l’Égypte. La création égyptienne s’illustre notamment dans le Mahraganat, musique électro très populaire auprès de la jeunesse égyptienne entre rap et rythmiques traditionnelles. Musique de contestation également, que le syndicat des musiciens égyptiens voulait interdire en février dernier… Itmahrag, danse qu’Olivier Dubois qualifie d’incendiaire, signifie « festoyons » et sera interprétée par trois jeunes musiciens et cinq jeunes danseurs. À Vagamondes, les danses se croisent mais ne se ressemblent pas. Impulso se basera ainsi sur la tradition du flamenco, qu’a reprise à son compte la jeune chorégraphe Rocío Molina. Cette dernière a mis au point des spectacles éphémères qui sont l’occasion de faire dialoguer le flamenco avec d’autres danses, d’autres cultures. Pour Vagamondes, Rocío Molina invite le compositeur et joueur de oud palestinien Ahmad Al Khatib.
Parmi les pièces de théâtre présentées, la dernière création d’Imad Assaf, La Mer est ma nation, évoque l’exil, le déracinement, à travers l’expérience d’un couple vivant non loin de la mer. Lorsqu’il se dit que des réfugiés d’un pays voisin vont arriver pour fuir la guerre, le couple ne sait comment réagir à cette nouvelle. Avoir peur ? Accueillir ces réfugiés les bras ouverts ? C’est à travers le décalage et l’humour qu’Imad Assaf explore ce thème d’actualité des migrations (même si le coronavirus, ces derniers mois, l’a quelque peu fait passer sous le radar). Parfois ce sont des histoires plus intimes qui nous sont racontées, à l’image de Comme la mer, mon amour. La pièce nous conte les retrouvailles d’Abdellah et Boutaïna, dix-neuf ans après leur séparation, l’occasion, peut-être, pour le premier de connaître enfin les raisons du départ de la seconde.
Les Vagamondes proposent aussi une programmation autour des arts visuels, avec l’exposition Transanatolia de Mathias Depardon. L’exposition retrace le travail accompli par le photojournaliste en Turquie, un regard en zones urbaines ou rurales, évoquant notamment la question de la maîtrise de l’eau et les mouvements politiques. Le vernissage se tiendra le mardi 12 janvier à 18h en présence du photographe (entrée libre) lors de l’inauguration des Vagamondes. Un cycle de films et de rencontres sera également organisé à La Filature, qui évoquera notamment les Printemps arabes, entre autres thématiques.
Marc Vincent
Vagamondes 2021, Mulhouse, Kingersheim et Illzach, du 12 au 24 janvier
lafilature.org