Le Musée National de l’Automobile – Collection Schlumpf célèbre en 2022 ses 40 ans et propose une nouvelle exposition temporaire autour de quelques « pépites » de sa collection. À l’occasion de la reprise de l’exploitation du musée par l’Association de Gestion du Musée National de l’Automobile, la structure retrouve son nom d’origine. En attendant un réaménagement de la muséographie et une valorisation de l’atelier de restauration, on peut découvrir en ce moment Iconiques mécaniques… et autres curiosités, qui présente notamment des véhicules exposés pour la première fois.
Photo : ZVARDON
Le public est accueilli par une épave de Hotchkiss AM 80, à laquelle la réalité augmentée (à travers un smartphone ou des tablettes mises à disposition) offre une carrosserie neuve et rutilante, et une Royale Esders, reconstruite dans les ateliers du musée en 1990. L’exposition va ensuite se dérouler sur trois sections, la première se focalisant sur l’histoire de la collection élaborée par Fritz Schlumpf. C’est à partir des années 1960 que ce dernier débute sa collection de véhicules et d’objets « insolites » à l’image d’une pompe à incendie à bras de l’usine Hartmann-Schmalzer datant du XIXe. Entre objets rappelant les origines helvétiques des frères Schlumpf du côté de leur père, et autres pièces évoquant l’histoire de la mobilité, cette première section mêle cors des Alpes, chaise à porteurs, Vélocipède Michaux (l’ancêtre du vélo)… On trouve notamment dans la collection de nombreux modèles de Bugatti, Fritz Schlumpf étant un fervent admirateur du créateur italien et l’on dénombre pas moins de 123 Bugatti au musée, ce qui en fait la collection la plus importante au monde.
Photo : ZVARDON
Une deuxième partie évoque la sauvegarde des trésors de l’automobile, lorsque la passion d’un collectionneur se mêle à la volonté de préserver de l’oubli des marques aujourd’hui disparues. C’est tout un patrimoine technologique qui est conservé, restauré et valorisé au Musée de l’Automobile, et l’on peut notamment y admirer des marques pionnières à l’image de Peugeot, avec son Type 16 datant de 1898. D’autres marques seront beaucoup moins parlantes pour le grand public : Darracq, Charron, Lorraine-Dietrich… Mais pas d’inquiétude car ces modèles sont également présentés dans l’exposition temporaire ! Notons également que les marques prestigieuses ne doivent pas occulter des modèles plus modestes et populaires, qui ont contribué eux aussi à l’essor de l’ère automobile, en rendant les véhicules plus abordables à tout un chacun comme la Citroën 5 CV de 1923, l’une des premières voitures européennes fabriquées en grande série sur le continent ou encore la Fiat 509 A chez nos voisins italiens en 1936 (célèbre pour avoir été la voiture de Gaston Lagaffe…).
Une dernière section de l’exposition s’intéresse au lieu en lui-même, en revenant sur la riche histoire du bâtiment, ancienne usine textile avant que ne soit créé le « Musée Schlumpf », connu sous cette appellation de 1965 à 1977. Il sera ensuite rebaptisé le « Musée des Travailleurs », lors de son occupation par ses ouvriers jusqu’en 1979. L’un des trésors de la collection est le lampadaire rappelant ceux du pont Alexandre III à Paris, dont Fritz Schlumpf commanda une réplique réduite. On en trouve près de 900 dans les allées du musée… On retrouve également de nombreux documents techniques, scientifiques, historiques et commerciaux qui en disent long sur le riche patrimoine conservé dans l’enceinte du musée.
– Paul Sobrin –
Iconiques mécaniques, Mulhouse, Musée National de l’Automobile – Collection Schlumpf, du 29 avril au 6 novembre
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