Mulhouse – Emma mort à La Filature du 15 au 17 mai

Article publié à l’origine dans l’édition d’avril 2018 du journal Diversions – consulter le PDF ici

En mai prochain, la Filature accueillera le clown Emma, qui nous entretiendra d’un thème a priori peu réjouissant : la mort. Mais on peut faire confiance à Meriem Menant pour nous parler de la Grande Faucheuse avec la distance et l’humour qui la caractérisent !

Emma mort à La Filature de Mulhouse

Emma mort à La Filature de Mulhouse – Photp : Pascal Gely

Meriem Menant a déjà traîné sa dégaine clownesque à travers de nombreuses contrées: dans le monde de la psychanalyse, de la voyance, et même auprès de Dieu lui-même… On se souvient notamment d’une ouverture de saison mémorable au Granit de Belfort il y a quelques années, durant laquelle Emma traversait, tel Virgile, les Enfers et le Purgatoire. « En 2008, […] j’ai déplacé le thème de la mort, que je trouvais trop « bref » à l’époque, vers celui de Dieu, puis Dieu et la science », explique Meriem Menant.C’est en partie à Belfort que Meriem a créé en 2013 son spectacle Emma mort, même pas peur. Une création pour laquelle l’artiste s’est amplement documentée, notamment avec le livre de la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, qui a accompagné des personnes en fin de vie. D’autres écrits également, magazines scientifiques et philosophiques, visite du premier Salon de la mort en 2011 à Paris, de lieux sacrés et de morgues, Meriem s’intéressant tour à tour au mysticisme – les croyances religieuses, le chamanisme – et à la science – ce qu’il se passe au sein du corps  une fois la mort advenu.

Emma mort à La Filature de Mulhouse

Photo : Pascal Gely

Il faut dire qu’Emma la Clown s’attaque ici à l’expérience ultime, destination inéluctable d’où personne n’est jamais revenu pour témoigner. « En faire l’expérience mettrait définitivement mon projet en péril », lance même notre clown… Meriem Menant avoue avoir également exploité ici ses propres croyances en matière de mort. Tout un arsenal, scientifique ou plus personnel, pour évoquer la mort à distance, avec le recul nécessaire pour éviter de basculer dans le tragique. Car même s’il apparaît bien difficile de faire la peau au temps qui passe, comme tentera de le faire Emma dans son spectacle, Emma Mort est emballé dans une bonne dose d’humour, quitte à ce qu’il soit noir parfois. Et qui donc mieux qu’un clown peut aussi bien tourner la mort en dérision, et faire de l’élaboration d’un testament une grande partie de rigolade ? « Je te propose de te montrer comment ça se passe et de tout t’expliquer, le corps l’âme et tout le tintouin », nous promet Emma. Sur scène, il y aura bien sûr le véhicule du dernier voyage, le fameux cercueil, un drôle d’instrument de musique, comme ramené tout droit des Enfers – une batterie ornée de crânes – , et l’outil de prédilection de celle que l’on nomme la Grande Faucheuse… la faux. Emma revêtira un costume de chaman, si ce n’est que les peaux d’animaux sauvages seront remplacées par des peaux de chiens et de lapins… en peluche.

Même la peur sera là, qui fait partie de tout ça, finalement, cette conscience de notre départ prochain et certain, qui rend pourtant la vie plus belle. D’autant que depuis la nuit des temps, les rites, les religions, les films d’horreur, les sciences ont été les armes inventées par l’homme pour tenir cette peur à distance, trouver un semblant d’explication avant le saut dans le grand inconnu.

– Dominique Demangeot –

Emma Mort, La Filature, Mulhouse, du 15 au 17 mai
www.lafilature.org

 

emma mort, la filature scène nationale, meriem menant, mulhouse

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera