En septembre dernier, le chorégraphe Sylvain Riéjou prenait part aux Ouvertures musicales ! de MA en proposant à Montbéliard un bal participatif. Il revient ce printemps à la Scène nationale du Pays de Montbéliard, pour étudier les liens entre danse et rencontres amoureuses.

Photo : Vincent Curutchet
Le terreau de cette création est très autobiographique, Sylvain Riéjou s’inspirant de son adolescence dans les années 90, découvrant des films comme Dirty Dancing ou Ghost. Si le titre de la pièce est tiré de la célèbre œuvre de Musset, On ne badine pas avec l’amour, le chorégraphe la découvre quant à lui dans le film L’Étudiante avec Sophie Marceau. « Enfant, je regardais beaucoup ce genre de films dits « populaires» qui mettent en scène des histoires d’amour entre un homme et une femme », confie-t-il, « mais si je devais n’en retenir qu’un ce serait incontestablement Dirty dancing (1987) d’Emile Ardolino. » C’est ce long métrage qui gravera dans l’esprit de l’artiste ce « lien indissociable entre danse et rencontre amoureuse ». Je badine avec l’amour va « questionner le pouvoir qu’a la danse de générer de la sensualité entre les corps », explique encore Sylvain Riéjou.
« Je souhaite y témoigner, en tant qu’homme homosexuel qui a construit sa perception de la séduction, à travers des films des années 80 qui exposent des relations hétérosexuelles très normées». Je badine avec l’amour brouille les frontières entre codes classiques, contemporains et populaires (le tout avec également un sens du comique très présent), évoque les rapports entre danse et séduction, mais aussi la confusion des genres et des corps, confusion de la frontière entre fiction et réalité également. Et pour la première fois, le chorégraphe convie d’autres interprètes en leur transmettant le fruit de ses recherches, « [d]es danses simples, où la précision du geste repose sur un lien étroit avec la musique. »
– Paul Sobrin –
Je badine avec l’amour, Montbéliard, Théâtre (MA scène nationale), 13 mai à 20h
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