Le Musée Buffon de Montbard convie le public à une plongée vertigineuse dans l’imaginaire. Une nouvelle exposition temporaire qui mêle sciences et fiction, et qui intéressera tout autant les amateurs de sciences naturelles que les fans d’histoires… surnaturelles.
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Photo : Ville de Montbard
L’anatomie comparée, formalisée par le scientifique montbéliardais Georges Cuvier, est ici abordée sous un angle décalé. Les sujets étudiés sont en effet imaginaires : de la Vouivre à Wolverine, des sirènes aux Gremlins. L’exposition s’inspire d’un ouvrage de Jean-Sébastien Steyer et Arnaud Rafaelian, et présente des planches réalisées par ce dernier dans la grande tradition des carnets de naturalistes, mais aussi des squelettes et des sujets en trois dimensions créés par des plasticiens.
La scénographie de l’exposition est assurée par les équipes du Musée Buffon, d’autant que ce dernier va proposer, en regard des sculptures imaginaires, des spécimens qui documentent quant à eux des espèces bien réelles. L’occasion de découvrir des pièces qui n’ont pas été vues à Montbard ces dernières années, à l’image de primates et d’un ours qui ont été associés au Yéti, aussi appelé abominable homme des neiges. « On voulait rester dans cette idée de l’anatomie comparée, avec cette fameuse comparaison qu’on a régulièrement entre le yéti, les grands primates et l’ours », explique Tony Fouyer, directeur du Musée Buffon. D’autres parallèles seront tracés entre ce qui existe et ce qui est imaginaire, afin de « montrer la confusion qu’il peut parfois y avoir entre les deux », ajoute Tony Fouyer. L’exposition est installée à différents endroits du musée, « et cela invitera aussi le public à revoir le volet un peu plus permanent, car là aussi il y a des pièces qui n’étaient pas présentes les dernières années, liées à des prêts et dépôts que j’ai mis en place en arrivant. » Notons que certaines pièces seront aussi visibles dans les tours.
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Photo : Ville de Montbard
Dans l’exposition, on peut aller à la rencontre de créatures aussi diverses que des aliens et le Marsupilami, une licorne, Big Foot… Et si les créatures de Jean-Sébastien Steyer et Arnaud Rafaelian sont des chimères, espèces imaginaires pour reprendre le titre de l’exposition, leurs caractéristiques anatomiques sont cependant bien réelles, à l’image d’un loup-garou dans lequel le plasticien a fusionné des traits primates et canins. Le crâne mêle en effet, sur l’avant, une structure canine, avec à l’arrière celle, très différente, d’un orang-outan. Le même principe a présidé à la création de Totoro, célèbre personnage de l’auteur japonais Hayao Miyazaki. Une vidéo est projetée sur la silhouette de la créature imaginaire, permettant d’observer sa structure interne. Le personnage de Totoro est capable de voler mais ne possède pas d’ailes. Heureusement l’imagination des artistes est là pour remédier à cela… Jean-Sébastien Steyer et Arnaud Rafaelian ont imaginé des sacs aériens emplis d’un gaz plus léger que l’air, afin que Totoro puisse s’élever dans le ciel…
– Dominique Demangeot –
Anatomie comparée des espèces imaginaires, Montbard, Musée Buffon
musee-parc-buffon.fr