> Article publié à l’origine dans le numéro de novembre 2015 du journal Diversions Bourgogne : Diversions Bourgogne février-mars 2016
Pour l’ODB, quoi de plus logique que de célébrer, en musique, l’arrivée prochaine du printemps ? Gergely Madaras a préparé pour le 4 mars prochain un programme tout entier dédié au retour de la vie au sein de la nature, trois œuvres placées sous le signe de la jeunesse, même si pour le Concerto pour violoncelle d’Elgar, le compositeur affichait déjà au compteur quelques 61… printemps.
Et pour célébrer comme il se doit la jeunesse et le renouveau, l’ODB a passé une commande à un jeune compositeur issu du CNSMDP, Aurélien Maestracci, qui rend hommage au musicien dijonnais Jean-Philippe Rameau avec cette création mondiale pour voix et orchestre. Passacaglia, fragments archaïques a tiré en effet son inspiration de la passacaille, danse lente à trois temps, et des suites de danses à la française telles que la sarabande et la gigue.
C’est également une renaissance qu’Edward Elgar a souhaité symboliser en composant, sur les cendres de la Première guerre mondiale, son Concerto pour violoncelle. Renaissance aussi pour le musicien, qui n’avait pratiquement rien produit durant les années de guerre. Le Concerto pour violoncelle a la couleur sombre de cette année 1919, qui fait suite à un conflit mondial et sanglant. L’œuvre, dont Elgar compose les premières notes sur son lit d’hôpital après une hospitalisation, fait véritablement une place de choix au violoncelle. L’orchestre Dijon Bourgogne invite Victor Julien-Laferrière, jeune et brillant violoncelliste, à interpréter à ses côtés ce concerto d’Elgar. L’œuvre demeure l’une de ses plus belles créations, qu’il composera tardivement à 61 ans.
Le Printemps toujours, pour reprendre le surnom attribué à la Première symphonie de Schumann, que ce dernier achève en à peine un mois en 1841, à Lepzeig – il en tirera les grandes lignes en quatre jours -. Le jeune marié attend avec Clara son premier enfant. Cette naissance prochaine a probablement influencé Schumann lorsqu’il a baptisé son œuvre « Le Printemps ». Cette imposante symphonie, en dépit du temps de composition particulièrement réduit, débute sur des notes de cors et de trompettes, des cuivres qui sonnent comme un « appel au réveil » comme le dira le compositeur lui-même. Souvent lyrique, tumultueuse et vibrante comme la vie qui renait. Une œuvre de jeunesse dans tous les sens du terme !
– Paul Sobrin –
Orchestre Dijon Bourgogne, Dijon, Auditorium, 4 mars à 20h
www.orchestredijonbourgogne.fr