Diversions a suivi pour le compte du Théâtre Dijon Bourgogne un atelier dans le cadre du Nécessaire à Théâtre
Le Théâtre Dijon Bourgogne, lieu de création et de diffusion, est également PRÉAC, Pôle Ressource d’Éducation Artistique et Culturelle. À ce titre, il collabore notamment avec la Minoterie pour la formation baptisée « Nécessaire à Théâtre ». La cinquième session du dispositif s’est tenue en novembre dernier dans les locaux de la scène conventionnée Art, enfance et jeunesse à Dijon, menée par le directeur de la Minoterie et metteur en scène Christian Duchange.
Le Nécessaire à Théâtre, c’est une initiation à l’art dramatique qui s’adresse aux enseignants, aux médiateurs culturels ainsi qu’aux animateurs post et périscolaires, et qui prend très concrètement la forme d’un meuble composé de tiroirs. Concret, voilà bien un adjectif qui colle parfaitement à ce nécessaire et au dispositif qu’il représente. Trois axes principaux sont abordés : voir, faire et interpréter. « Ce n’est pas interpréter comme un comédien qui interprète un rôle », souligne Christian Duchange. « C’est interpréter au sens de se poser la question pour soi-même, de sa sensibilité, de sa réaction à ce que l’on a vu et à ce que l’on a fait ». La formation se déroule sur trois jours et permet également de découvrir les locaux de la Minoterie et du TDB, d’aller voir un spectacle et de prendre part à un atelier de médiation, l’Atelier du Regard. Dans les tiroirs du Nécessaire à Théâtre, différentes activités à réaliser comme « Découvrir un lieu de spectacle. Comprendre son projet et son fonctionnement », « Découvrir les écritures théâtrales pour la jeunesse » ou encore « Organiser une activité de pratique théâtrale pour les enfants »… Les stagiaires assistent à un spectacle en compagnie de Christian Duchange, et en parlent ensuite. Des pièces pour la jeunesse sont également lues. « On pratique aussi le théâtre pour voir ce que ça pose comme problèmes », ajoute le metteur en scène. Ce jeudi 29 novembre, huit stagiaires, animatrices post et périscolaires, étaient au travail dans la salle verte de la Minoterie, autour d’un texte de Gérald Chevrolet, Paroles blanches, pièce tissée de courtes séquences faciles à apprendre pour un jeune auditoire. « Les enfants peuvent s’emparer très vite des situations et des personnages ». Car l’objectif est bien de former des professeurs ou des personnels en charge du périscolaire à passer d’une lecture d’un texte de théâtre à sa mise en espace et en interprétation, en les confrontant aux différents problèmes qui peuvent se poser.
La formation du Nécessaire à Théâtre, au-delà de la pratique théâtrale en elle-même, nous éclaire sur ce que peut apporter la pratique de l’art dramatique en milieu scolaire ou périscolaire. Prendre la parole en public, écouter l’autre, sont des aptitudes qui peuvent être mises à profit bien au-delà d’un plateau de théâtre. « Ça ouvre beaucoup de portes », nous explique Mandy, l’une des participantes. Des outils pédagogiques sont ainsi offerts aux formateurs qui ont pu les mettre en pratique à La Minoterie, avant d’en faire bénéficier leurs publics enfants et adolescents. Jeux d’expression, scénettes sont mis en place durant le stage, pour aborder le théâtre de manière concrète… et décomplexée !« On a pu également échanger sur le ressenti de chacun », ajoute Alice. Une formation où l’on découvre également que la langue n’est pas à envisager nécessairement comme une barrière. Ainsi Aferdita, orginaire du Kosovo et Somchay, née au Laos, ont apprécié Le Nécessaire à Théâtre. Pour Somchay, la formation lui a permis de faire des rencontres. Quant à Aferdita, elle se sent davantage à l’aise devant un public, et trouve que cette formation offre une ouverture vers d’autres idées, d’autres cultures. Le Nécessaire à Théâtre voyage également ! À l’occasion du festival Momix 2019, il est ainsi parti dernièrement à Mulhouse pour une rencontre franco-allemande autour de l’éducation artistique. « On va comparer différentes approches françaises et allemandes, et Le Nécessaire à Théâtre sera cité comme exemple », souligne Christian Duchange.
– Dominique Demangeot –