La compagnie HKC est au Creusot pour présenter Urgence, Anne Rehbinder et Antoine Colnot souhaitant mettre en lumière la jeunesse et son désir d’émancipation. Ces derniers invitent le chorégraphe Amala Dianor pour une écriture en trio, partant de la danse hip-hop.
Le souhait des chorégraphes est que leurs jeunes interprètes prennent la parole. « Faut qu’on en parle, c’est obligé », lance d’ailleurs l’un d’eux au début du spectacle. L’urgence que suggère le titre, réside peut-être avant tout dans une réelle nécessité de s’exprimer. Les danseurs d’Urgence y prennent d’ailleurs la parole. À l’heure des réseaux sociaux, qui favorisent parfois la cacophonie et la mésentente, cette nouvelle création prône ainsi « une prise de parole radicale et un engagement physique brûlant », comme le soulignent Anne Rehbinder et Antoine Colnot. Mots et mouvements comme facteurs d’émancipation, qu’elle soit individuelle ou collective.
La pièce se penche sur ce sentiment d’urgence, pour mieux le cerner. « Cette urgence qui appelle la nécessité d’un mouvement, d’un changement. Qu’est-ce qui nous permet de quitter la passivité, de faire exploser les attentes de la norme ? », s’interrogent encore les chorégraphes qui qualifient le besoin d’émancipation comme un élan vital. Pour cela, ils ont réfléchi sur la notion d’individuation, un concept développé par la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, théorisant l’émancipation comme un « cheminement vers soi ». Un retour à soi-même loin de l’individualisme et qui s’appuierait même sur le collectif. Une transformation qui requiert parfois une certaine désobéissance. « Travailler avec de très jeunes artistes, pour qui le choix de la scène est un combat contre les lois du déterminisme social et culturel, c’est nous appuyer sur la puissance de cette décision. »
– Manu Gilles –
Urgence, Le Creusot, L’Arc, Scène nationale, 10 février à 20h (Grand Théâtre)
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