La Saline royale est une vieille dame de 250 ans, dont la première pierre fut posée le 15 avril 1775. « C’était le samedi saint, et quatre ans après la Saline existait », soulignait le directeur de la Saline royale, Hubert Tassy, lors de la présentation de saison du 30 janvier dernier, « ça fait rêver, quatre ans pour créer onze bâtiments, 11 hectares de verdure, ça se faisait à l’époque et dès 1778, l’exploitation du sel commençait. » L’équipe de la saline a concocté une fois encore toute une programmation à retrouver toute l’année à Arc-et-Senans.
Jusqu’au 30 avril, on peut découvrir dans le Centre de Lumières dans la Berne Ouest, au sein de l’exposition permanente sur le patrimoine mondial préservé ou en péril, l’œuvre Urgence Carbone de Iris Leroyer, une sphère en charbon de bois pour évoquer le dérèglement climatique. Dans son travail, l’artiste traite de l’urgence environnementale et de l’impact des activités humaines sur la biodiversité et le climat. « La sphère sur laquelle nous cohabitons, la Terre, porte en elle un équilibre fondamental, celui du carbone, à l’origine même de la vie », explique la Saline royale. « Cet équilibre est menacé, mettant en péril nos écosystèmes et également notre patrimoine culturel mondial. » Une pièce aux teintes sombres qui n’est pas sans rappeler l’outrenoir de Soulages, comme l’a rappelé Hubert Tassy. « D’ailleurs on m’a fait parvenir récemment une lettre de Soulages qui parle de Ledoux, et il dit toute l’admiration qu’il a pour cet architecte ».
À la Saline royale, le printemps s’annonce aussi musical. On partira en quête de « L’Harmonie du monde », comme l’annonce le directeur, « encore un terme de Claude-Nicolas Ledoux, c’est comme ça qu’il décrivait sa ville idéale ». Les jeunes talents et les professeurs de la Saline royale Academy viendront donner leurs concerts de printemps. Après les masterclass filmées à l’étage de la Berne Est, il sera temps d’aller rencontrer les artistes en live. Des concerts quotidiens des jeunes talents se tiendront du 2 au 24 avril (gratuit, sur réservation, de 18h à 19h), puis le vendredi 25, place au grand concert de fin d’académie des jeunes talents et des professeurs (entrée payante, 20 €) avec le pianiste Bruno Rigutto, le violoncelliste Marc Coppey et Jakob Spahn, ainsi que le violoniste Radu Blidar. On retrouvera le lendemain 26 avril Marc Coppey qui sera accompagné sur scène par le comédien Daniel Mesguich et l’auteure – comédienne Léonore Queffelec-Engerer (petite-fille d’Henri Queffélec dont les textes croiseront ceux d’Hemingway). Musique et mots se mêleront à la saline.

Jordi Savall – Photo : Yoan Jeudy Sosuite photographie
Le 29 avril, Jordi Savall sera de retour à Arc-et-Senans et découvrira la nouvelle salle Ledoux. Le musicien proposera un programme évidemment baroque avec son Concert des Nations, « un programme de Christoph Willibald Gluck, qui était le compositeur préféré de Claude Nicolas Ledoux, avec un programme très riche ». Le violiste, chef de chœur et d’orchestre catalan nous ramènera 250 ans en arrière – ou à peu près – pour écouter Les Boréades de Jean-Philippe Rameau et Don Juan ou le Festin de Pierre de Christoph Willibald Gluck.

Dossier Djibouti, 1986 © Cong SA. Suisse. Tous droits réservés
Alors que l’on commémore en 2025 le trentième anniversaire du décès d’Hugo Pratt, la nouvelle exposition, Corto Maltese – Un monde en aventures, sera à voir à partir du 27 avril pour découvrir 102 originaux de l’illustrateur, mis en dialogue avec des objets ethnographiques venus du Musée des Confluences de Lyon. Isabelle Sallé, directrice de la culture et du patrimoine de la Saline royale, assurera le commissariat. L’exposition, soutenue par les Éditions Casterman, emportera le public sur les mers du monde dans le sillage du marin aventurier, un périple au long cours aux quatre coins du monde !
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