Pour clôturer sa saison, la Coupole de Saint-Louis, en partenariat avec le Salon de Musique en Franche-Comté, invite la Camerata du Léman, fondée à l’initiative de la violoncelliste Carine Balit. Issus de conservatoires de Suisse et d’Europe, les musiciens de l’ensemble proposeront un programme qui met en lumière le mouvement baptisé « Strum und Drang ». Si le répertoire de la Camerata du Léman s’étend de la période baroque au XXIème siècle, c’est cependant à la fin du XVIIIe siècle qu’elle nous convie ici, en Autriche, avec ses deux plus grands génies musicaux : Mozart et Haydn.
La Camerata du Léman a la particularité d’être un ensemble à cordes, quinze musiciens composant un orchestre à géométrie variable. Au programme le 21 mai, deux symphonies et un concerto. Mozart sera notamment à l’honneur, à travers tout d’abord sa Symphonie n°29 KV en la majeur, qu’il compose à l’âge de 18 ans au début de l’année 1774. L’une des dernières symphonies salzbourgeoises de Mozart, cette œuvre conjugue élégance de court et lyrisme, et correspond dans la trop brève carrière de Mozart, à un revirement de style, soudain – et que l’on peut sans nul doute attribuer à la fougue de la jeunesse ! Les historiens de la musique parlent de « Sturm und Drang » – tempête et passion – pour caractériser ce style éphémère. La n°29 faisait en effet partie d’une série de quelques symphonies qui n’ont pas plu à son père Leopold, trop novatrices probablement, éloignées de l’élégance de court, en vogue à l’époque. Le premier mouvement est l’un des plus connus de Mozart, dans cette pièce qui jouera, avec d’autres, un rôle précurseur dans le romantisme. Dès 1774 cependant, Mozart retrouvera davantage de tempérance en revenant à « l’Esprit Galant ».
De « tempête et passion », il sera aussi question avec la Symphonie n°44 de Joseph Haydn, créée entre 1770 et 1771. Surnommée Trauer (funèbre), l’œuvre est composée, comme la 29ème de Mozart, en mode mineur. Considérée par beaucoup d’observateurs comme l’une des plus belles symphonies de Haydn, la Funèbre est célèbre pour sa forte charge émotionnelle. Syncope rythmique, thèmes fragmentés, contrastes sont quelques-unes des caractéristiques de cette symphonie, caractéristique elle aussi du « Strum und Drang », à découvrir le 21 mai à la Coupole de Saint-Louis.
De Mozart, on pourra également entendre le Concerto pour piano et cordes n° 12 K 414, en la majeur. Pour l’occasion, une jeune pianiste, dernière lauréate du concours genevois les « Jeudis du piano », sera présente. Charlotte Coulaud dialoguera ici avec la Camerata du Léman, dans cette œuvre dont l’Andante, particulièrement émouvant, met véritablement le jeu du soliste en valeur.
La Camerata du Léman, invitée soliste : Charlotte couland, La Coupole, Saint-Louis, 21 mai à 17h – 03 89 70 03 13
Tarifs : 22€ 25€ – www.lacoupole.fr