La compagnie La Fleur du Boucan porte à la scène un texte du dramaturge anglais Dennis Kelly, nous transportant dans un régime totalitaire. Alors qu’un troll devient directeur d’école, l’injustice s’invite en effet dans les salles de classe et les questions surgissent, en particulier sur la responsabilité de chacun dans l’accession au pouvoir de ce dictateur.
« Que faire face au pouvoir absolu ? », s’interroge La Fleur du Boucan. « Comment réagir face à la bêtise, celle des petits oui, mais surtout celle des grands ? » À travers le théâtre d’objets, la compagnie mobilise l’imagination du spectateur tout en nous présentant des personnages loufoques, pour se garder d’une vision trop sombre. Dans la pièce, Max et Alice, « les jumeaux terribles » dont la maîtresse Mme Lépine vient de partir à l’asile, sont les témoins de l’arrivée du troll comme nouveau directeur de leur école. Ce dernier envoie les élèves travailler dans une mine d’or… et les dévore à la moindre incartade.
Mon prof est un troll, qualifié par la compagnie La Fleur du Boucan de « spectacle citoyen et farfelu », évoque les régimes totalitaires, mais sous des allures de conte burlesque et décalé. Avec sa langue violette couverte de ventouses, le professeur/troll punit les élèves qui posent des questions. « Je n’ai jamais rencontré de troll », explique Dennis Kelly, « mais il m’est arrivé de rencontrer une ou deux personnes qui auraient probablement dû naître troll. » Avec leurs marionnettes nées d’objets du quotidien, Nicolas Luboz et Sophie Huby (en alternance avec Charlotte Castellat) évoquent les notions de libre-arbitre et de résistance avec distance et légèreté, des questions qui restent plus que jamais d’actualité.
– Marc Vincent –
Mon prof est un troll, Kingersheim, Espace Tival, 27 avril à 14h30
crea-kingersheim.com