C’est le 4 janvier 2021 qu’a ouvert cette année la billetterie du festival Momix, une ouverture retardée en raison de la pandémie. Le festival dédié à la jeunesse aura bien lieu, proposant de plus une édition anniversaire. Momix fête ses trente ans et convie des compagnies venues de France principalement, mais aussi de Belgique et des Pays-Bas.
Fondé au CREA de Kingersheim, lieu de pratiques artistiques et de loisirs, Momix propose au public d’aller à la rencontre d’une quarantaine de compagnies professionnelles, des rendez-vous qui tournent autour du théâtre, de la danse, de la musique, des marionnettes… La transdisciplinarité est souvent de mise et plusieurs compagnies créent chaque année leurs spectacles à Kingersheim. Des résidences se tiennent d’ailleurs régulièrement dans les murs du CREA, Scène Conventionnée Jeune Public depuis 2006. Pensés pour les différentes tranches d’âges (petite enfance, 3/5 ans, 6/8 ans, 9/11 ans et à partir de 12 ans), les spectacles programmés traiteront une fois encore de sujets très divers. Avec Charcoal, la cie Pièces Détachées a imaginé pour les tout-petits une scénographie «brute et sensorielle», mêlant corps et matière, unis par la danse. Avec Les petites vertus, la cie Melampo convoque sur le plateau trois générations, grand-père, mère et enfant, qui vont dialoguer entre eux. Une histoire de filiation(s).
Photo : Bart Grietens
Parfois, d’autres projets se mènent au long cours comme pour OupPS, collaboration entre la Compagnie Atelier Mobile et le CREA/Momix. Ce projet sur trois ans s’est monté autour de la question de l’accessibilité pour tous. Enfants, adolescents et adultes de structures médico-sociales ont été invités à prendre part à la création. La carte du tendre, ce sont quatre histoires à suivre sur une table à jouer, qui naissent dans les mains d’une comédienne-manipulatrice utilisant fil de fer et papier. À partir de charbon, de mots ou de silences, les créations vont parfois lorgner du côté des nouvelles technologies comme avec Rick Le Cube – Vers un nouveau monde, entre musiques hybrides et improvisées, arts numériques et vidéos (collectif SATI).
À Momix, les langages se multiplient. Langage musical avec les Wackids qui composent ainsi un groupe de rock. Trois super héros rouge, jaune et bleu réinterprétant les tubes des années 90 sur des instruments d’enfants (Back To The 90’s). D’autres fois, c’est le Bob Théâtre qui avec Princesse K, propose une histoire de princesse et de « traître pas sympa du tout » donnée dans une version pour langue des signes. Quant à la cie De Dansers, elle donne du rebond à sa pièce en utilisant… des matelas qui sont le terrain de jeu des artistes (Spoon Spoon). Mais ces derniers savent aussi parler de sujets touchant de près les adolescents en devenir, à l’image de C’est ta vie, par la Compagnie 3637, évoquant avec le personnage de Louise, le passage parfois troublé entre enfance et adolescence, l’amitié et le sentiment amoureux.
Momix en 2021, ce sont aussi plusieurs nouveautés, comme un focus Netherlands – Acte 1 autour de la création aux Pays-Bas. « Parmi les créations néerlandaises à découvrir à Momix », explique le festival, « on trouvera des formes nomades novatrices, des performances sensationnelles et décalées, un mélange des genres réjouissant. » Citons encore deux expositions du 28 janvier au 6 mars, avec Charles Berberian (Mulhouse, Bibliothèque centrale) et Eline Van Dam aka Zeloot (Kingersheim, Sheds).
Paul Sobrin
Festival Momix 2021, Kingersheim, CREA, du 28 janvier au 7 février
momix.org