Joseph d’Anvers – Doppelgänger

CHANSON ELECTRO POP

Doppelgänger

Cinquième album de Joseph d’Anvers, Doppelgänger nous entraîne dans des mondes nocturnes, un virage synthétique, une mue artistique que le chanteur a pris le temps d’opérer, son dernier opus Les matins blancs datant de 2015. Occupé à d’autres projets (notamment son deuxième roman Juste une balle perdue sorti chez Rivages il y a un an), Joseph d’Anvers revient, escorté de son doppelgänger, double en contre-jour, et d’un nouveau label éponyme.

Joseph d'Anvers - Doppelgänger - Chronique album

Dès l’ouverture, avec ce premier single à l’efficacité redoutable, Esterel (quel beau titre pour une chanson), on mesure combien la place des synthétiseurs va être centrale sur Doppelgänger. Des sonorités électroniques que l’on ne peut cependant plus appeler modernes de nos jours (difficile pour des sons apparus à la fin des années 70). Synthés, guitares baignées dans l’écho et programmations pour des tempos cardiaques (« Ton cœur qui frappe, ton cœur qui tape ») conférant une véritable identité sonore à l’opus.

Voie en double-sens

L’album est une lente déambulation nocturne, mais l’aube se montre aussi parfois. « Et si tu tombes, tu te relèveras encore », chante Joseph d’Anvers sur Personne ne gagne. On trouve des moments acoustiques, plus dépouillés comme Les combattants, le point de vue d’un soldat dans une tranchée qui pourrait évoquer aussi la perte des chers disparus, « frères de l’ombre » qui au pire nous hantent, au mieux veillent sur nous. Quant au guitare-voix L’inconséquence, il résonne étrangement en cette période de pandémie. S’il évoque l’adolescence, il pourra aussi rappeler le premier confinement de mars 2020, le virus, cette « rafale de trop », comme le constat d’une perte d’innocence.

L’Anvers de la médaille

Des nappes de cordes ouvraient tout en douceur Les matins blancs. Doppelgänger nous présente au contraire une vie en négatif. Le doppelgänger, c’est le sosie en allemand, c’est aussi le double maléfique dans les mythologies nordiques. L’Anvers de la médaille. Ce nouvel album baigne certes dans une certaine noirceur, contrebalancée cependant par une présence forte des dancefloors, les errances nocturnes dans les clubs, les hôtels, les palaces à six heures du mat’ ou sur une « colline embrasée »Comme ils dansent évoque ces périples de nuit au Paradis Bar ou ailleurs, les « néons blancs hypnotiques », sorte de Samedi soir sur la terre en mode 2021. Comme le chante Joseph d’Anvers sur le dernier titre, la nuit lui va si bien.

chronique album, critique disque, doppelganger, esterel, joseph d'anvers, les matins blancs

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera