CHANSON POP FOLK
At(h)ome
La chanteuse s’était rappelée à notre souvenir de belle manière l’an dernier avec son autobiographie Le Feu aux joues, évocation pleine de vie de son enfance, adolescence et surtout de ces années 1990 qui en ont marqué plus d’un. Elle est de retour cet automne avec un nouvel album, Sur les cendres danser, où elle fait équipe avec Émilie Marsh.
Non pas qu’elle ait vraiment quitté la scène ! Jil Caplan a continué d’exercer son art tout au long de ces années où elle s’est faite, certes, plus discrète dans les médias. On ne va pas vous faire l’affront de citer ses standards, parce que vous les connaissez très probablement. Mais vous n’êtes pas à l’abri de deux ou trois allusions à peine cachées dans cette chronique. Dès les premières notes, d’emblée le constat : la voix est là, (très) belle et bien là, avec ses inflexions, ses nuances (Feu !) qui serpente, en équilibre comme sur une balançoire.
Ce nouvel album, Valentine de son vrai prénom l’a donc conçu aux côtés d’Émilie Marsh, chanteuse/guitariste/compositrice (et co-patronne du label FRACA!!!), que l’on avait pu écouter aux côtés de la regrettée Dani ces dernières années. Sur ce nouvel opus, Émilie a apporté notamment son côté rock, sur le mancunien Animal Animal, officiant aux guitare et basse. On n’oublie pas la pop que l’on avait aussi pu apprécier sur son dernier album en date (Nevada, 2021) : Être heureux, tout en légèreté, Daronne, carrément country ou pas loin, les deux voix à l’unisson… Un album tissé par deux nanas qui ont du talent à revendre. La mélodie de Bleu existentiel fait mouche, accords de gratte doucement égrainés et larsen maîtrisé. Virginia et Même Marilyn constituent deux beaux hommages pop folk à Woolf et Monroe, histoires d’exilées, destins à part. Beauté et malheur entrelacés… « Quelqu’un doit partir à la rivière »… comme Natalie Wood. Ambiances douces amères mais c’est bien l’optimisme qui l’emporte sur plusieurs chansons, et les titres ou paroles sonnent comme une invite, une exhortation : Sur les cendres danser, Courage, Être heureux, Feu !
Alléchant programme !
Retrouvez la chronique du Feu aux joues parue l’an dernier dans Diversions