POP
Sub Pop / 2016
Forte d’une production en compagnie de Sam Beam parue l’an dernier (Love Letter For Fire), Jesca Hoop s’offre en ce début d’année une nouvelle envolée solo, toujours sous le pavillon de notre label préféré de Seattle.
Si beaucoup – votre rédacteur inclus – ont découvert la chanteuse via son album avec Mr Iron&Wine, la Californienne a déjà accumulé en dix ans une demi-douzaine de disques avant d’enfin obtenir un projecteur un peu plus fort sur elle. Memories Are Now dévoile un univers sur lequel il est impossible de coller une étiquette, empruntant tantôt au folk, tantôt à la pop tout en plaçant ici et là des sonorités un peu plus synthétiques.
En pratique, ce sont neuf pistes qui ont beaucoup à révéler, avec pour commencer une voix particulière mi-adulte mi-enfant, pouvant parfois faire penser à Hannah Cohen. Parfois proche de l’expérimentation, la musique de Jesca Hoop offre quelque chose de nouveau, faisant de temps à autres le choix d’un accompagnement épuré pour laisser toute la place à quelques jeux vocaux comme sur le titre éponyme d’ouverture ou plus loin sur Animal Kingdom Chaotic, certainement ce caractère qui lui aura valu d’être comparée – toute proportion gardée – à Björk. Et ceci couplé à l’ambiance cristalline de Cut Connection, est loin de faire mentir cette comparaison. La chanteuse sait aussi être efficace quand elle fait dans le folk plus traditionnel, que ce soit branché sur ampli (Simon Says) ou en sortant des accords boisés et des envolées de cordes (Songs Of Old). Et il y a de la jeune Chan Marshall dans les accords de Unsaid. Le septième opus de Jesca Hoop est dur à décrire. Mais en s’y penchant avec curiosité, on y découvrira un univers très imagé d’un artiste qui sort de l’ordinaire.
Florian Antunes Pires