Après une saison 2022-23 sous le signe du/des plaisirs(s), L’Espace 110 reviendra aux affaires en septembre (après une parenthèse estivale sous la forme de trois Nuits d’été), avec une nouvelle saison qui prônera cette fois la thématique « Métamorphose(s) ». Une saison qu’on nous promet déjà « lumineuse » et où l’art dramatique se taille cette fois la part du lion.
L’ivresse des profondeurs – Photo : Coraline Charnet
Le 29 septembre, on ira visiter L’ivresse des profondeurs en ouverture de saison, avec comme guide la Compagnie 1001 qui nous présente un trio de femmes pour évoquer l’exil. Dans ce conte moderne, où les récits s’imbriquent à la manière des contes des mille et une nuits, Sahye Sirvani s’inspire de sa propre expérience. « La ville où je suis née, Ispahan, est au centre de l’Iran, loin des frontières. À l’ouest, il y a la frontière Iran-Irak. C’est à Ispahan que j’ai entendu pour la première fois ce qu’était l’immigration ». Le théâtre prendra une fois encore différentes formes à L’Espace 110 la saison prochaine, du théâtre d’objets (et documentaire) avec Devenir en octobre, par La Bande Passante, autour des journaux intimes adolescents, au théâtre de papier en novembre avec Apö, cette fois autour de l’enfance. Parmi les très nombreuses propositions théâtrales de L’Espace 110, citons encore la création de Pauline Ringeade et sa compagnie L’iMaGiNaRiuM, qui nous inviteront à « pister les créatures fabuleuses » en décembre, s’inspirant d’une conférence de Baptiste Morizot destinée aux enfants. Le philosophe, qui travaille notamment sur la place de l’humain dans le règne du vivant, est incarné sur scène par une comédienne et nous fait découvrir lynx, loups et autres créatures.
Reportage de Diversions sur Indomptable, à retrouver les 15 et 16 décembre.
Dans le cadre des « Passerelles » proposées par L’Espace 110, un atelier cirque sera mené par les interprètes P. Schirck et D. Séchaud le mardi 12 décembre de 19h à 21h. Du magnétisme au théâtre : découvrir la science du magnétisme au travers de jeux théâtraux et d’expériences
Gustine – Photo : Eve Robert
Citons encore le 3 octobre la venue de la chanteuse Gustine pour un rendez-vous musical. On avait pu la croiser elle et sa harpe lors de l’émission The Voice en 2020. Un an après, la Rémoise enregistrait un premier album, Aquatism, où l’artiste, également pianiste et productrice de musiques électroniques, nous offrait des compositions féériques. En mars, on retrouvera enfin la danse et sa Quinzaine, avec du 7 au 26 mars une nouvelle collaboration avec La Filature, scène nationale de Mulhouse et le CCN – Ballet de l’Opéra national du Rhin. L’occasion de prendre le pouls de la scène chorégraphique contemporaine, aux esthétiques variées, du foisonnant, bigarré et chaotique Kamuyot d’Ohad Naharin au solo Charcoal par la cie Pièces Détachées. À ne pas manquer également la danse… sur glace de la troupe québécoise Le Patin Libre (Murmuration) à découvrir à la Patinoire Olympique de Mulhouse.
Et c’est dans un pré que s’achèvera la saison en mai prochain avec un spectacle à suivre au fil de la marche, le public guidé par la cie vosgienne Le Plateau Ivre. L’envers des mousses, c’est une « expérience collective et sensorielle » entre chien et loup, un crépuscule théâtral comme un retour à la nature, afin de « [m]ettre en lumière le rapport étroit qui existe au sein de notre compagnie entre la création artistique et les éléments naturels », souligne Hélène Tisserand, co-fondatrice du Plateau Ivre.
Dominique Demangeot
Article dédié aux Nuits d’été 2023
Programmation complète : www.espace110.org