La cie La Spirale présente cet automne le deuxième volet de son cycle L’Adolescence de l’Art, un texte d’Alexandre Koutchevsky et une mise en scène de Jean Boillot autour de la jeunesse et de l’amitié, sous la forme d’un théâtre musical.
Fiction et autobiographie se mélangent ici pour évoquer le rapport entre l’art et les émotions, le premier étant souvent une émanation des secondes. Dans Quatre mains, la musique classique est abordée, « pratique artistique qui fut le choix de nos parents et non le nôtre », souligne Jean Boillot, « et dont la poursuite ou l’arrêt fut l’un de nos premiers choix ». Un projet très autobiographique disions-nous, d’autant que le metteur en scène a retrouvé, trente ans plus tard, ses anciens camarades du Conservatoire de Nice afin de terminer un quatre-main de Schubert, la Fantaisie en F mineur qu’ils étudiaient avant de se séparer. « J’aimerais entendre la fin, entendre ce morceau joué en entier, par vous deux, aujourd’hui », a-t-il donc proposé aux deux pianistes Aline Le Berre et Elios Noël. Ces derniers ont abandonné il y a bien longtemps leurs études de musique pour l’art dramatique !
Quatre mains retrace cette proposition et les retrouvailles qui ont suivi, un « making of » qui nous plonge au cœur de la création mais aussi de l’amitié, une camaraderie certes mise en pause par les circonstances de la vie. Comment se retrouve-t-on, trente ans plus tard ? Le même piano sur lequel les étudiants s’exerçaient a été retrouvé, une occasion supplémentaire de retourner dans le passé. Cette pièce à quatre mains (voire six) évoque notamment des souvenirs de cours et l’enfance des deux interprètes, l’apprentissage et les professeurs, sans oublier, évidemment, les sentiments, « les confusions affectives où l’amitié se confond avec l’amour ».
– Paul Sobrin –
Quatre mains, Illzach, Espace 110 (collège Jules Verne), 5 novembre à 19h
espace110.org
Le programme complet de Scènes d’Automne en Alsace est disponible sur les sites web respectifs des différentes structures.