Après une première version de No Way Veronica, initiée en 2003 en hommage au dramaturge espagnol Armando Llamas, puis une deuxième trois ans plus tard, une troisième déclinaison en version « remix » est créée en 2008 par la cie La Spirale. Armando Llamas parodiait le célèbre film de John Carpenter, The Thing, nous transportant sur une base météorologique.
C’est au milieu de l’Océan Antarctique que se déroule l’action, les neuf hommes de la station recevant la visite de Veronica, en lieu et place de l’alien du film de Carpenter, « vampe nymphomane, pleine d’inventions et de fourberies, prête à tout pour séduire les gars », explique Jean Boillot. La pièce, écrite à la fin des années 80, mêlait images de films américains, publicités, BD, documentaires animaliers, et s’intéressait déjà à la question du genre, dénonçant la misogynie et les relations entre les sexes. « No way Véronica résonne aujourd’hui où les luttes homosexuelles contre la domination de l’hétéro-normalité voisinent les luttes féministes contre le patriarcat », souligne le metteur en scène.
Avec cette troisième version, le metteur en scène a convié le guitariste et compositeur Hervé Rigaud qui a écrit des chansons pour cette version remixée, une « mise en son » sur des musiques de David Jisse. « Je retrouve, plus de dix ans après, cet enthousiasme de remettre au monde un objet hybride », souligne ce dernier, « qui croise autant le théâtre que les bruits, la comédie et la satire, les musiques désuètes et les prouesses vocales.» Quant à la sonographie, elle a été conçue par Christophe Hauser. Isabelle Ronayette, armée d’une pédale à effets, interprète tous les rôles. Elle est accompagnée d’une voix off assurée par Jean-Christophe Quenon, qui tient aussi les claviers, et de Philippe Lardaud, chargé de créer les bruitages du film avec sa bouche et son looper.
– Marc Vincent –
No Way Veronica, Illzach, Espace 110, 6 mai à 20h
espace110.org