La Compagnie des Rives de l’Ill adapte en 2025 un texte de Mohamed Rouabhi, Jérémy Fisher, du nom de son jeune personnage. Un conte philosophique que met en scène Thomas Ress qui nous parle de cette nouvelle création, à voir en famille à partir de 12 ans.
Jérémy Fisher est une création d’envergure, avec une équipe artistique composée de pas moins de 17 personnes…
Oui avec beaucoup de collaborations artistiques nouvelles ! Sayeh Sirvani (artiste associée à l’Espace 110, NDLR) qui nous accompagne sur le théâtre d’ombres, Ludmila Gander qui fait la création musicale, Antonin Bouvret sur la scénographie, Mathilde Melero sur les costumes, Sarah Baltzinger qui est chorégraphe, Stéphane Robles qui m’accompagne à la mise en scène, plus toute l’équipe technique… Une belle aventure artistique qui se profile !
Peux-tu nous résumer l’histoire ?
Jérémy Fisher c’est l’histoire d’un couple de marins qui attend un enfant, et on se rend compte très vite que cet enfant n’est pas comme les autres. Il a toutes les caractéristiques d’un poisson. Ses parents vont devoir évoluer dans ce rapport à la naissance, avec la notion d’un enfant différent, qui a besoin d’un autre milieu, avec un monde autour qui va être celui de la consommation, de la mondialisation. Des gens vont arriver pour essayer de leur vendre un aquarium géant… La science va vouloir étudier ce qui s’y passe… Et ses parents ne vont pas avoir d’autre choix, par amour, que de remettre cet enfant à la mer. Ça raconte comment on doit savoir laisser grandir ses enfants, leur laisser prendre leurs propres décisions, comment on doit savoir laisser partir les gens qu’on aime.

Photo de répétition : Iokoni – Markus Lévêque
On retrouve ici des thématiques chères à la Compagnie des Rives de l’Ill…
Oui on continue dans l’esprit de la compagnie, à savoir prendre des textes écrits pour la jeunesse et en faire des spectacles tout public, dans une adresse ados/adultes. Depuis toujours, c’est sur la question du regard de l’autre, du fait de grandir. Ça traite aussi de la question du handicap.
Tu as souhaité que le public soit plongé au cœur de l’action…
On est dans une espèce de ventre de la baleine, un dispositif bi-frontal avec une grande structure en toile et en bois, qui accueille le spectateur au cœur du spectacle. Cette fable voyage entre des choses très réalistes et très oniriques. On est dans un endroit du rêve et du cauchemar, où l’on décide de ce qui est vrai, de ce qui n’est pas vrai…
Dans cet univers entre rêve et réalité, on imagine que l’élément liquide va avoir une place centrale ?
L’idée était de créer cet univers marin, tout un travail aussi autour de l’échographie, avec la naissance de l’enfant. On a décidé de faire tout ça dans une espèce de fresque qui englobe le spectateur, quasiment à 360 degrés.
La danse aura aussi sa place dans la pièce ?
Il y aura un travail du corps, sur la question de la transformation physique, de ce corps d’enfant qui devient un corps de poisson. Cette question sera portée de manière symbolique par Virginia Danh, accompagnée par Sarah Baltzinger sur un corps déstructuré, désarticulé. Il y a toute une recherche là-dessus.
– Propos recueillis par Dominique Demangeot –
Jérémy Fisher, Illzach, Espace 110, 4 avril à 20h
espace110.org