> Article publié à l’origine dans l’édition de février 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Mars est à l’Illiade le rendez-vous traditionnel lié à l’accordéon, l’instrument étant envisagé ici dans ses différents contextes musicaux. En 2017, le festival célèbre déjà sa vingtième édition, qui se partagera notamment entre le Québec et la Roumanie, la Turquie et l’Angleterre, la preuve s’il en était encore besoin, que l’accordéon est bel et bien un instrument universel.
La traditionnelle soirée d’ouverture se tiendra le 17 mars à partir de 19h30. Elle proposera, à l’occasion d’un grand bal, un «Bal’us’trad » à l’Illiade Côté Jardin, ainsi que Kumbia Boruka au Magic Mirrors à 20h30 pour un retour dans les années 60 et leur kumbia mexicaine, avant le Babanu Quartet et leur musique klezmer, Côté Cours à 21h. Le lendemain, Yves Béraud se verra offrir une carte blanche et nous transportera dans trois univers musicaux. L’accordéoniste et guitariste strasbourgeois découvrait en 2013 le “rebetiko”, que l’on appelle communément blues grec. Ce courant musical sera illustré par le groupe Sousta Politiki, mais Yves conviera également les musiques celtique et orientale avec Feule Caracal et le folklore américain avec Dear John Hardy.
The Classic Buskers – Photo : Eric Richmond
Le dimanche 19 mars, c’est un duo atypique qui se présentera à l’Illiade. The Classic Buskers usent d’un étonnant et minuscule accordéon jaune, ainsi que d’une pléthore d’instruments à vent, pour explorer un large spectre musical allant de l’univers baroque à l’art lyrique, entre virtuosité et humour. À quelques encablures de la Saint-Patrick, l’Illiade nous invitera ensuite à découvrir, le 20 mars, quatre jeunes Irlandais qui représenteront dignement la musique de leur pays. Four Winds se produisent sur scène accompagnés de deux danseurs afin d’ajouter une touche visuelle à leur musique pour le moins festive voire endiablée à certains moments. Mais le Printemps des Bretelles sait également jouer des contrastes. Ce sera le cas le 21 mars avec la venue de Pascal Contet, qui nous fera passer des cottages irlandais à la pampa argentine. En compagnie du Travelling Quartet, il se consacre en effet au tango, musique qui a su s’acoquiner à d’autres cultures au gré de ses voyages.
Pascal Contet et The Travelling Quartet – Photo : DR
Des histoires de migration, il y en aura aussi avec Les Tireux d’Roches, qui avaient fait une première apparition remarquée aux Bretelles en 2007, si remarquée qu’ils avaient à nouveau fait le déplacement en Alsace en 2012… Les Tireux d’Roches ce sont nos cousins de la Belle Province, par-delà l’océan, nos cousins québécois qui ont eu la bonne idée de se former en 1998 autour de la musique traditionnelle de leur pays, irréductible enclave française au sein de l’empire anglo-saxon. Accordéon, harmonica, saxophone, flûte et percussions donnent le ton d’une musique festive et inventive, et contribuent au renouveau du folklore québécois depuis une vingtaine d’années, une musique que la formation représente aujourd’hui aux quatre coins du monde. Un autre grand défricheur musical et fidèle des Bretelles sera présent le 23 mars. Marcel Loeffler proposera un nouveau programme, qu’il agrémentera comme à son habitude de nombreux invités. Les noms de Sanseverino, le petit prince du manouche acoquiné à la chanson française et Mosalini, fameux bandonéoniste argentin, circulent déjà, parmi d’autres… D’autres rendez-vous savoureux sont à dénombrer au Printemps des Bretelles cette année, avec la jeune chanteuse brésilienne Flavia Coelho, qui a démarré un nouveau projet en compagnie de Jeoffray Arnone, accordéoniste du Ministère des Affaires Populaires et HK et Les Saltimbanks, entre autres formations.
Signalons cette année la création des Ateliers Tirpouss qui, en préfiguration du Printemps des Bretelles, proposent aux musiciens, en partenariat avec l’Adiam 67, d’explorer plus en profondeur l’instrument mais aussi les musiques des Balkans et du monde, entre autres thématiques. Certains des stages seront restitués au Magic Mirrors durant le festival. Avant le Grand Charivari de clôture, là encore traditionnel, du dimanche 26 mars prochain, samedi aura vu passer un tourbillon tzigane avec Taraf de Haïdouks, originaires de Roumanie. Leur musique est exécutée sur des instruments traditionnels : accordéon – évidemment – mais aussi contrebasse, flûte de Pan, percussions, cymbalum, une musique qui parcourt elle aussi, désormais, le monde entier.
– Marc Vincent –
Le Printemps des Bretelles, Illkirch-Graffenstaden, à l’Illiade et dans d’autres lieux, du 17 au 26 mars
www.printempsdesbretelles.fr